“Tanzania Election Watch” : Une initiative régionale de surveillance des élections et de sauvegarde des libertés en Tanzanie

05/10/2020
Communiqué
en fr

Alors que les élections nationales générales approchent à grands pas en Tanzanie, la Fédération internationale pour les droits humain (FIDH) et son organisation membre au Kenya, Kenya Human Rights Commission (KHRC), ainsi que d’autres ONGs régionales ont lancé un mécanisme indépendant de surveillance des élections le 3 septembre 2020, dans un contexte de fortes restrictions de l’espace démocratique en Tanzanie.

Les élections législatives et présidentielle en Tanzanie sont prévues pour le 28 octobre 2020, et le Président actuel, John Magufuli, du parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM), est candidat pour un second et dernier mandat constitutionnel.

Dans un contexte caractérisé par peu d’observateurs indépendants présents, à cause de l’environnement restrictif à l’égard des libertés et de la pandémie du Covid-19, une initiative régionale, Tanzania Election Watch (TEW) – a été établie avec le soutien de partenaires kenyans (KHRC) et ougandais (Kituo cha Katiba), pour observer, soulever des préoccupations et offrir des réponses régionales et internationales au contexte électoral en Tanzanie. Le mécanisme sera actif durant la phase pré électorale, le jour du vote et juste après les élections. Une série d’actions ont été prévues, notamment documenter et suivre le contexte électoral, organiser un webinar et du plaidoyer régional et international.

“Engager des acteurs régionaux sur les élections est essentiel pour le contexte tanzanien mais aussi pour la région, où les droits fondamentaux et les libertés publiques doivent plus que jamais être sauvegardés."

George Kegoro, Directeur de KHRC.

La campagne électorale a commencé en juillet 2020 et se poursuit dans un contexte fermé et tendu, où l’espace civique et politique est fortement restreint. Depuis les dernières élections générales en Tanzanie en 2015, les droits humains et les libertés publiques ont été particulièrement réduites par les autorités tanzaniennes, notamment la liberté d’expression et la liberté d’association, comme ont déclaré récemment des rapporteurs spéciaux des Nations Unies .

La société civile et les médias travaillent actuellement dans un environnement très difficile, où les des lois et règles ont été adoptées pour les empêcher de mener leur travail de manière libre. Plusieurs organisations de la société civile ont été suspendues ou leurs activités fortement limitées, y compris pour observer les élections. L’opposition a été empêchée de tenir des réunions politiques et certains candidats de l’opposition ont été disqualifiés de la course.

“Cette initiative a été initialement créée pour le contexte tanzanien, mais nous espérons qu’elle pourra s’appliquer à d’autres pays de la région faisant face à des défis similaires.”

Alice Mogwe, Présidente de la FIDH et Directrice de DITSHWANELO The Botswana Centre for Human Rights.

Le TEW a établi un panel de personnalités éminentes de l’Afrique de l’est et australe, comprenant Alice Mogwe, pour transmettre des messages clés aux autorités tanzaniennes et à des mécanismes et institutions régionaux et internationaux.

Alors que le Covid-19 sévit toujours dans la région , le Président Magufuli a déclaré la Tanzanie “sans Covid” et le plan de tenir des élections générales a été maintenu. Bien que peu de cas ait été rapporté récemment, les autorités tanzaniennes ont été critiquées pour maintenir une certaine opacité et un déni de la réalité de la situation à l’égard de la pandémie dans le pays.

Lire la suite