21 juin 2024. La Commission africaine a adopté le 3 juin 2024, sa quatrième résolution depuis avril 2024, marquant le début du conflit au Soudan. Cette résolution inclut deux plans d’actions qui renforceraient les capacités de réponse à la crise soudanaise. La résolution annonce également le déploiement d’une mission d’établissement des faits au Soudan afin d’enquêter sur les violations des droits humains et le non-respect du droit international humanitaire, y compris sur les violences basées sur le genre, constitutives de crimes internationaux.
Depuis plus d’un an, la FIDH, avec ses organisations membres soudanaises, African Center for Justice and Peace Studies (ACJPS) et Sudanese Human Rights Monitor (SHRM), ainsi que d’autres partenaires, appellent la CADHP et l’Union africaine à déployer les ressources nécessaires pour assurer une réponse à la hauteur du conflit au Soudan.
« Nous saluons la décision de la Commission africaine de déployer une mission d’établissement des faits au Soudan, qui est un des outils dont la Commission dispose pour la mise en œuvre effective de son mandat de protection. La vérité dans les zones de conflit est essentielle, notamment dans des contextes où l’ampleur des violations des droits humains est sans mesure, à l’instar de la situation actuelle au Soudan », indique Ahmed Elzobier, Directeur Exécutif de SHRM.
La résolution mentionne également l’intention de la Commission africaine de collaborer avec la mission d’établissement des faits menée par les Nations unies au Soudan et avec la société civile soudanaise. La mise en œuvre d’un réseau de protection des civil·es, en mettant l’accent sur les violences sexuelles relatives au conflit, permettrait d’effectuer un travail de veille et de documentation sur les violations flagrantes commises à l’encontre des civil·es tout en produisant des rapports.
La mise en place d’un réseau de veille et de signalements, face aux violences sexuelles endémiques liées au conflit, marque une étape positive vers la reconnaissance de la nécessité d’actions protégeant le corps des femmes et des jeunes filles afin qu’il ne soit pas utilisé comme une arme par les belligérant·es.
« La FIDH exhorte les autres acteurs travaillant à la résolution du conflit, y compris les Nations unies et leur Conseil des droits de l’homme, à faire preuve d’un esprit de collaboration similaire dans l’exécution de leurs approches et de leurs travaux, à l’instar de la Commission africaine, afin de garantir une approche plus holistique de la crise au Soudan », a déclaré le professeur Mabassa Fall, représentant permanent de la FIDH auprès de l’Union africaine.
L’engagement de la FIDH lors de la 79e session de la Commission africaine a également soulevé des préoccupations concernant d’autres crises et situations préoccupantes, notamment dans la région du Sahel, en République démocratique du Congo, au Tchad et au Rwanda. Bien qu’aucune résolution n’ait été adoptée par la Commission au cours de la session, la FIDH appelle à une vigilance constante et à une action décisive de l’Union africaine visant à réduire les souffrances des civil·es et à renforcer la démocratie et les libertés des citoyen·nes dans ces pays et dans la région sahélienne.