Le Soudan et la communauté des défenseurs des droits humains perdent un grand militant – Hommage à Osman Hummaida

18/04/2014
Communiqué
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La FIDH exprime sa profonde tristesse suite au décès, le 17 avril 2014, de Osman Hummaida, ami, éminent défenseur des droits humains du Soudan. Osman Hummaida était le fondateur et Directeur exécutif du African Center for Justice and Peace Studies, organisation membre de la FIDH. Le Soudan et la communauté des défenseurs des droits humains perdent un grand militant.

Osman Hummaida incarnait le dévouement pour la justice et la paix. Pendant plus de 30 ans, il s’est battu avec abnégation contre l’arbitraire, la violence et l’impunité au Soudan, son pays, et partout dans le monde.

C’est un jour triste pour la communauté des défenseurs des droits humains. Nous perdons un militant remarquable qui a œuvré sans relâche pour que le droit prévale sur la violence. L’héritage de Osman Hummaida nous commande de poursuivre son combat

a déclaré Karim Lahidji, Président de la FIDH.

Osman Hummaida faisait montre d’un courage indéfectible. Il a lutté sans relâche pour que cessent les exécutions extra-judiciaires, les bombardements indiscriminés, les pillages, les déplacements forcés et autres violations graves perpétrées depuis plusieurs années contre les populations civiles de plusieurs régions du Soudan. Des crimes abominables dont il n’a eu cesse de dénoncer l’impunité de leurs auteurs. Pour son engagement, Osman Hummaida a subi les affres du régime et fait l’objet d’arrestations arbitraires, de harcèlements et autres formes d’intimidation. Soupçonné en 2008 par les autorités de transmettre des renseignements à la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes commis au Darfour, Osman Hummaida avait été arrêté, maintenu en détention, torturé par les services de renseignements. Il avait dû fuir son pays et mener son combat depuis l’exil. Exil d’où il a fondé le African Center for Justice and Peace Studies, aujourd’hui devenue une organisation de référence, qui documente et dénonce les violations des droits humains commises au Soudan.

« Pour son combat pour les droits humains et contre l’impunité, Osman Hummaida était devenu une cible privilégiée des autorités soudanaises. Mais son courage l’avait conduit à ne jamais flancher face à la violence de ce régime. Il laisse aujourd’hui un héritage immense à des centaines de militants. Nous continuerons de nous battre à leurs côtés pour que le Soudan se mette enfin sur les rails de la démocratie et des droits humains » a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente d’honneur de la FIDH.

« Le courage et l’énergie de Osman Hummaida pour faire entendre la voix des victimes soudanaises étaient exemplaires. Militant infatigable, ses interventions auprès de l’Union africaine, du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies ont contribué à d’importantes décisions en faveur du respect des droits humains au Soudan », a déclaré Marceau Sivieude, Directeur des opérations de la FIDH.

Osman Hummaida était sur tous les fronts. Les principes universels qu’il incarnait l’avaient conduit à accompagner la FIDH et ses organisations membres partout où de graves violations des droits humains étaient commises : au Zimbabwe, au Tchad, au Kenya et plus récemment sur la Libye et la Syrie, il avait formé et soutenu les défenseurs et plaidé pour que leurs droits et libertés soient garantis sans conditions. « Osman Hummaida était un défenseur de la première heure qui se distinguait par la force de ses convictions. Nous rendons hommage à l’Homme et à son combat universel pour les droits humains » a déclaré Mabassa Fall, Représentant de la FIDH auprès de l’Union africaine .

Le décès de Osman Hummaida endeuille la FIDH et ses 178 organisations membres, qui présentent leurs plus sincères condoléances à sa famille, son épouse, Azza et ses enfants, ainsi qu’à tous ceux qui ont œuvré à ses côtés pour que la justice et la paix prévalent au Soudan et dans le monde. La FIDH exprime une pensée particulière pour ses amis et collègues du African Center for Justice and Peace Studies et leur fait part de sa solidarité militante.

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