Le ministre de l’Intérieur, M. Ousamane Ngom, a déclaré sur Radio Futur Média (RFM) que Sud-FM avait été fermée « conformément à la loi, pour atteinte à la sûreté de l’Etat ». Il reprochait à la station d’avoir diffusé une interview de Salif Sadio, l’un des chefs de la rébellion casamançaise qui déclarait à l’antenne : « Je reviendrai à la maison après avoir chassé le Sénégal de Casamance. » L’édition du jour du journal "Sud Quotidien" qui a publié la même interview a également été saisie.
Finalement, le 17 octobre au soir, le ministre de l’Information a levé la mesure de fermeture de la radio privée Sud-FM. Tous les journalistes arrêtés ont été entendus par les forces de l’ordre puis relâchés. Néanmoins, une information judiciaire a été ouverte par le procureur de la République contre Babacar Touré (président du groupe Sud communication), Abdoulaye Ndiaga Sylla (membre fondateur du groupe et directeur des publications Sud Quotidien et Match appartenant au groupe Sud), Oumar Diouf Fall (directeur de Sen radio) et Ibrahima Gassama (chef de la station Sud Fm Ziguinchor) pour "complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat".
La FIDH dénonce ce nouvel acte d’intimidation à l’égard d’un média indépendant sénégalais [1].
La FIDH rappelle que la liberté d’expression est garantie par de nombreux instruments de protection des droits de l’Homme qui lient les autorités sénégalaises, notamment la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples.