Graves atteintes à la liberté d’expression

02/06/2005
Communiqué

La FIDH, l’ONDH et la RADDHO expriment leurs plus vives préocupations quant à l’arrestation, le 30 mai dernier, de M. Abdourahim Agne, président du parti de la réforme (PR).

M. Agne a été placé sous mandat de dépôt le 30 mai 2005 après avoir prononcé un discours appelant les sénégalais à manifester pacifiquement dans les rues pour exiger le départ du président de la République, Me Abdoulaye Wade.

C’est sur la base de ces propos que M. Agne a été convoqué par la Division des Investigations Criminelles (DIC). Il est actuellement poursuivi pour trouble à l’ordre public et incitation à l’insurrection populaire sur le fondement des articles 72 et 80 du Code pénal et l’article 139 du Code de procédure pénale.

Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu où les atteintes aux libertés fondamentales se multiplient.

Mamadou Thierno Talla, le directeur de publication du quotidien l’Observateur, et Pape Samba Sène, le correspondant du journal à Kaolack ont également été interrogés par la DIC la semaine dernière. Il leur était reproché d’avoir publié, le 25 mai dernier, un article de Pape Samba Sène intitulé « Agne demande aux populations de descendre dans la rue pour démettre Wade ».

Par ailleurs, le cinéaste Joe Gaye Ramaka, a également été entendu par la DIC, concernant son prochain film, tiré des écrits du journaliste Abdou Latif Coulibaly : "Wade, un opposant au pouvoir, l’alternance piegée" et dedié notamment à Me Babacar Sèye, ancien vice président du Conseil constitutionnel, assassiné le 15 mai 1993. M. Ramaka a été placé sous contrôle judiciaire et est interdit de sortie de territoire.

La FIDH, l’ONDH et la RADDHO dénoncent l’arrestation arbitraire de M. Agne ainsi que la multiplication des actes d’intimidation à l’encontre de journalistes et opposants politiques qui s’inscrivent en totale contradiction avec le droit à la liberté d’expression, pourtant consacré à l’article 8 de la Constitution sénégalaise.

La FIDH, l’ONDH et la RADDHO appellent les autorités sénégalaises à :

Lire la suite