La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), ses organisations membres au Sénégal et au Tchad, la RADDHO, l’ONDH, la LTDH, l’ATPDH, ainsi que ses deux organisations membres en Belgique, la Ligue belge des droits de l’Homme et la Liga voor Menschenrechten, prennent note avec satisfaction de l’arrestation et de la détention, le 15 novembre, de Monsieur Hissène Habré.
Cette mesure représente la réponse logique, légale et attendue, à la demande d’extradition formulée par la Belgique. Elle représente aussi pour les victimes de Hissène Habré, les ONG qui les accompagnent et, au-delà l’ensemble des tchadiens qui ont manifesté leur soutien à une telle extradition, le premier symbole puissant que le droit est suceptible de l’emporter sur l’arbitraire et l’impunité dont jouissait leur bourreau.
Dans ce contexte, nous réitérons notre appel afin que, au stade approprié de la procédure, vous répondiez favorablement à la demande d’extradition d’Hissène Habré vers la Belgique, dont la compétence ne fait aucun doute en l’espèce, cet Etat réunissant au surplus toutes les conditions requises aux fins d’un procès équitable de celui-ci.
Nous insistons sur le fait qu’une telle décision honorerait le Sénégal en tant qu’Etat de droit ; elle serait en outre conforme aux obligations internationales souscrites par votre pays au terme de la Convention des Nations unies contre la torture. Elle constituerait enfin la seule réponse possible - celle du droit - à la volonté et aux aspirations exprimées avec force par les victimes de Hissène Habré et au-delà, par le peuple et par l’Etat tchadiens.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.
Pour la FIDH et ses organisations membres
Sidiki KABA
Président de la FIDH