Les élections présidentielles doivent être libres et transparentes

24/03/2009
Communiqué

La FIDH et ses organisations membres au Congo Brazzaville et en France, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) et la Ligue française des droits de l’Homme (LDH) demandent au président français Nicolas Sarkozy de profiter de sa visite au Congo Brazzaville pour insister sur l’importance du travail des défenseurs des droits de l’Homme, sur la nécessité de garantir leur protection et sur l’importance du respect des principes démocratiques garantis par l’Acte constitutif de l’Union africaine, dans la perspective de l’élection présidentielle prévue en juillet 2009.

Nos organisations rappellent que les dernières élections organisées dans ce pays ont été entachées d’importantes irrégularités. Ainsi, le 29 juin 2008 ont eu lieu les élections locales et municipales, initialement prévues le 20 janvier 2008, officiellement afin d’éviter les dysfonctionnements organisationnels et techniques constatés lors du scrutin législatif de juin et août 20071. Selon les ONG indépendantes congolaises, le processus a pourtant connu des dysfonctionnements majeurs : listes électorales incomplètes, défaillances dans l’affectation du matériel électoral aux différents bureaux de vote d’arrondissements ; insuffisance, voire inexistence des bulletins de certains candidats ; détention par certains électeurs de plusieurs cartes ; erreurs sur les identités des électeurs, inscriptions multiples, etc. Nos organisations dénoncent également les menaces proférées par des représentants des autorités nationales à l’encontre des défenseurs qui ont dénoncé ces irrégularités.

Aussi, nos organisations appellent le président français à insister auprès de son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, sur l’impérieuse nécessité de l’organisation d’élections libres et transparentes pour ancrer le pays sur des principes démocratiques et d’Etat de droit. Ceci passe par la mise en place d’une commission électorale véritablement indépendante chargée de l’organisation des élections ; l’établissement d’un recensement administratif spécial pour enrôler les électeurs ; le respect de la liberté de la presse et de l’égalité d’accès aux médias publics des opposants politiques ; le respect du droit de manifestation ; le respect des droits des défenseurs des droits humains. Tout ceci ne peut se faire que dans le cadre d’un dialogue politique incluant l’ opposition et la société civile.

La FIDH, l’OCDH et la LDH rappellent en outre, que la promotion des principes et des institutions démocratiques, la participation populaire et la bonne gouvernance font partie des objectifs de l’Union africaine inscrits à l’article 3 de son Acte constitutif et sont garantis par l’article 13 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifiés par la République du Congo.

Nos organisations appellent également les autorités congolaises à ratifier la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance et à respecter la Déclaration sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme adoptée en 1998 par l’Assemblée générale des Nations unies.

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