Combats au Congo Brazzaville

10/04/2002
Communiqué

La FIDH et son organisation membre au Congo, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), sont vivement préoccupées par la reprise, le 29 mars 2002, des affrontements entre les forces gouvernementales et alliées d’une part et les rebelles ninjas du Pasteur Ntumi d’autre part, dans la région du Pool, au sud de BRAZZAVILLE.

Les combats de ces derniers jours, dont les graves conséquences humanitaires sont déjà perceptibles, auraient causé des morts - dont le nombre ne peut être chiffré avec certitude - et des milliers de déplacés parmi la population civile. Les populations de Bakongo et Makelekele (Brazzaville Sud) fuient actuellement vers Brazzaville Nord, et des militaires auraient commencé à piller les habitations abandonnées par ces personnes.
Les populations du Pool sont aujourd’hui otages des actions des rebelles et des bombardements des troupes gouvernementales.

Ce retour de la guerre démontre incontestablement le caractère inachevé et partial du processus de rétablissement de la paix mené de manière unilatérale par le gouvernement.

La FIDH et l’OCDH, tout en condamnant les attaques des rebelles ninjas à KINDAMBA sur les positions des forces gouvernementales, considèrent que le gouvernement a contribué à la reprise des hostilités, à travers les violations répétées des accords de cessez-le-feu du 29 décembre 1999 et par le stationnement de troupes dans la région du Pool, qui a nourri les tensions.
La FIDH et l’OCDH exhortent le gouvernement du Congo à engager résolument le pays vers une paix durable par l’organisation d’un véritable dialogue avec tous les protagonistes des guerres civiles congolaises, avec la participation de la société civile, pour trouver une solution durable aux nombreux contentieux - politique, social, militaire et relatif aux violations des droits de l’Homme.

La FIDH et l’OCDH appellent le gouvernement du Congo à assurer le respect de la résolution 867 du 29 octobre 1997 du Conseil de sécurité demandant le retrait du Congo de toutes les troupes étrangères. Elles appellent par ailleurs les autorités congolaises à respecter pleinement les instruments internationaux de protection des droits de l’Homme ratifiés par le Congo.
Dans le contexte actuel, les élections législatives prévues au mois de mai risquent d’accentuer encore les tensions. Pour éviter la mort de civils innocents, la communauté internationale doit tout mettre en œuvre pour ramener les parties au dialogue et à la négociation.

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