RDC : les activistes arrêtés hier à Kinshasa doivent être immédiatement libérés

16/03/2015
Communiqué
RDC
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Les membres de la coalition #MonVoteDoitCompter et en particulier la FIDH et ses organisations membres au Sénégal, au Burkina Faso, et en RDC condamnent l’arrestation lors d’une conférence de presse d’une quarantaine d’activistes de la société civile sénégalaise, burkinabé et congolaise, et des journalistes réunis à Kinshasa (RDC) pour annoncer le lancement d’une plate-forme citoyenne de mobilisation des jeunes en vue des élections et un concert qui devait se tenir le soir-même. Nos organisations s’inquiètent pour l’intégrité physique des activistes et exigent leur libération immédiate.

Le 15 mars 2015, au cours d’une conférence de presse qui se tenait à Kinshasa au siège de l’ONG Ba jeune Maboko Na Maboko Pona Congo (Main dans la main pour le Congo) pour lancer la Congo Week et la plate-forme citoyenne Filimbi, au moins trois activistes des mouvements citoyens sénégalais « Y’ en a marre », un militant burkinabé du Balai citoyen, plusieurs autres des organisations congolaises Lucha et Filimbi ainsi que plusieurs journalistes ont été arrêtés en pleine conférence de presse par des policiers en civils et des militaires qui les ont emmenés dans trois pick-up vers une destination inconnue. Nos organisations craignent qu’ils ne soient détenus à l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour y être interrogés et qu’ils ne soient soumis à des mauvais traitements, une pratique courante dans les locaux de ces services de renseignements.

«  Les autorités congolaises doivent libérer immédiatement tous les activistes et les journalistes arrêtés  » a déclaré Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP du Burkina Faso. «  L’approche des élections en RDC semble faire basculer le pouvoir à Kinshasa dans des actes irrationnels jusqu’à faire arrêter des activistes et des artistes citoyens du Sénégal, du Burkina Faso et de RDC  » a déclaré Assane Dioma Ndiaye de la LSDH au Sénégal, l’une des organisation membres de la Coalition #MonVoteDoitCompter.

Parmi les personnes arrêtées, on compterait trois Sénégalais de « Y en a marre » dont l’un des leaders, Fadel Barro, celui du mouvement citoyen burkinabé du Balai citoyen, Oscibi Johann, trois journalistes congolais de la BBC, un citoyen américain travaillant pour l’USAID, un militant de Goma, un rappeur congolais et d’autres journalistes. Par ailleurs, des techniciens qui préparaient le concert du 15 mars au soir à Kinshasa auraient eux aussi été arrêtés et des ordinateurs ont été saisis.

Les activistes africains étaient venus soutenir le lancement de la plate-forme citoyenne Filimbi qui vise à encourager la participation des jeunes au processus électoral et démocratique en RDC. Les mouvements citoyens sénégalais « Y en a marre » et burkinabé le « Balai Citoyen » se sont respectivement illustrés dans la mobilisation citoyenne contre le maintien au pouvoir des présidents Abdoulaye Wade et Blaise Compaoré.

L’élection présidentielle en RDC doit se tenir en 2016. Fin janvier 2015, des manifestations populaires pour contester l’adoption d’une nouvelle loi électorale permettant au président Kabila de se maintenir au pouvoir étaient réprimées violemment par les forces de sécurité tuant au moins 42 manifestants. A la suite de cette répression, 600 organisations de la société civile avait adressée une lettre ouverte au président de la république pour demander une enquête indépendante sur ces tueries, des élections libres et démocratiques en RDC et la libération de Christopher Ngoyi, un défenseur des droits humains arrêté dont le procès doit s’ouvrir le 18 mars 2015.

La coalition « #MonVoteDoitCompter »
A l’initiative de la FIDH, la coalition #MonVoteDoitComtper rassemble plus de 100 organisations de la société civile africaine et internationale réunies dans le but d’éviter les manipulations, fraudes et violences au cours des 52 élections dont 25 élections présidentielles qui doivent se tenir entre 2015 et 2017 dans 27 pays africains. Les sociétés civiles exigent des gouvernants qu’ils respectent leur droit légitime à choisir librement leurs représentants à l’occasion d’élections régulières, libres, et transparentes, par une mobilisation publique, des actions de terrains et un plaidoyer politique en amont de chaque scrutin jusqu’en 2017.

Vous êtes une organisation indépendante de la société civile ? Rejoignez la Coalition #MonVoteDoitCompter

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