RDC – Prise de Goma par le M23 : nos organisations exigent la protection des civils

Alors que la ville de Goma tombe aux mains des rebelles, la FIDH et ses organisations membres en République démocratique du Congo (RDC) sont vivement préoccupées par le sort des populations. Elles demandent aux parties au conflit de strictement respecter le droit international humanitaire, à la MONUSCO de remplir son mandat de protection et à la Cour pénale internationale de se saisir de cette situation.

De sources concordantes, les troupes rebelles du M23, rebaptisées l’Armée révolutionnaire congolaise (ARC), ont pris ce 20 novembre 2012 le contrôle de l’aéroport, du centre ville, et progresseraient rapidement dans les quartiers de la ville de Goma, capitale régionale du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

La population de Goma est en grande insécurité. Depuis plusieurs jours, de très nombreux habitants redoutant les combats se réfugient dans la ville de Gisenyi, au Rwanda ou se regroupent au sud de la ville dans les camps de Mugunga. Les autres se terrent dans leur maison. Des informations font état de pillages qui se seraient déroulés dans la nuit de lundi à mardi dans un quartier sud de Goma par des militaires congolais en fuite. Plusieurs centaines de détenus de la prison de Munzenze se seraient par ailleurs évadés le 19 novembre accentuant encore l’insécurité. La population est à présent sous contrôle des troupes rebelles. Les forces du M23/ARC sont accusées de perpétrer de nombreuses violations des droits de l’Homme dans les zones sous leur contrôle depuis le début de leur offensive en avril 2012.

Nos organisations rappellent l’obligation des troupes de l’ARC et des Forces armées de la RDC de respecter strictement le droit international humanitaire et des droits de l’Homme et que le cas échéant, les responsables de crimes internationaux devront rendre des comptes. Nos organisations rappellent à cet égard que la Cour pénale internationale (CPI) a déjà mené des poursuites dans ce pays et continue ses enquêtes.

Nos organisations appellent les Nations unies à maintenir la présence à Goma de troupes de la MONUSCO pour remplir son mandat prioritaire : assurer la protection effective des civils, y compris le personnel humanitaire ainsi que le personnel chargé de protéger et défendre les droits de l’Homme, se trouvant sous la menace imminente de violences physiques, en particulier de violences qui seraient le fait de l’une des parties au conflit.

La FIDH et ses organisations membres appellent la Procureure de la Cour pénale internationale à interpeller publiquement les parties au conflit pour leur rappeler leurs obligations internationales ; le principe de complémentarité, qui permet à la CPI d’intervenir en cas de commission de crimes internationaux et de manque de volonté ou de capacité des autorités nationales à réprimer leurs auteurs ; et d’appeler à l’exécution du mandat d’arrêt émis par la CPI contre Bosco Ntaganda, un des principaux instigateurs du mouvement M23/ARC.

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