21 organisations centrafricaines et internationales de défense des droits humains ont publié une déclaration aujourd’hui appelant le nouveau président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, à faire de la justice pour les crimes internationaux graves commis dans le pays une des principales priorités de son gouvernement. Le Président Touadéra a prêté serment le 30 mars 2016 et son nouveau gouvernement a pris ses fonctions le 11 avril.
« Le peuple de la République centrafricaine a été victime d’abus indicibles et a exprimé clairement sa volonté de tourner la page sur un passé où régnait l’impunité. Le Président Touadéra devrait diriger les efforts et prendre des mesures concrètes visant à faire progresser la justice pour les crimes internationaux graves, notamment en mettant en place rapidement la Cour Pénale Spéciale et en continuant de coopérer avec la Cour Pénale Internationale. »
Des épisodes répétitifs de violence en République centrafricaine au cours des treize dernières années ont tous été marqués par la commission de crimes internationaux graves. Pendant la dernière crise, qui a submergé le pays en 2012, des groupes armés connus sous le nom de Séléka et d’anti-Balaka ont perpétré des exactions généralisées contre des civils, notamment des meurtres, des violences sexuelles, ainsi que des destructions de biens privés, publics et religieux, provoquant des déplacements massifs de population. Les individus responsables de ces crimes n’ont toujours pas été traduits en justice.
Le gouvernement de transition, qui a dirigé le pays entre 2013 et 2016, a préparé la voie, en référant la situation en République centrafricaine à la Cour Pénale Internationale et en adoptant une loi créant une Cour Pénale Spéciale au sein du système judiciaire national. Le Président Touadéra et son gouvernement devraient poursuivre ces efforts et les consolider, notamment en prenant les mesures nécessaires pour que la Cour Pénale Spéciale devienne une réalité, afin que la justice puisse enfin être rendue, ont déclaré les organisations de défense des droits humains.
Lire l’appel collectif de la société civile au nouveau président