RDC : les populations civiles de Goma et ses environs menacées par les combats armés

28/01/2025
Déclaration
RDC
en fr
Jospin Mwisha / AFP
  • Plusieurs mois après l’intensification des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) contre les Forces armées congolaises (FARDC) et leurs supplétifs, le M23 soutenu par les forces rwandaises et le mouvement de l’Alliance du fleuve Congo (AFC), sont entrés à Goma.
  • La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres en RDC expriment leurs fortes inquiétudes pour le sort des populations civiles, dont beaucoup avaient déjà trouvé refuge à Goma et ses environs.
  • Partout où ces combats ont lieu, les populations civiles sont exposées à de graves exactions. Les organisations signataires appellent les belligérants à cesser les combats immédiatement et mettre le sort de la population congolaises au cœur de leurs préoccupations.

Kinshasa, Kisangani, Paris, 28 janvier 2025. Les dernières informations reçues par la FIDH et ses organisations membres en RDC, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), le Groupe Lotus et la Ligue des électeurs font état de la présence du Mouvement du 23 mars (M23) à Goma, à la frontière avec le Rwanda. Ceci après s’être emparé récemment du contrôle de la ville de Minova, au Sud-Kivu, de Sake, à 20 km de Goma et d’autres villes de la province, en République démocratique du Congo (RDC).

Cette avancée sur Goma, capitale du Nord-Kivu, fait risquer l’éclatement du conflit dans toute la région, en proie à des violences cycliques depuis 30 ans. Goma et ses environs concentrent de nombreux·ses déplacé·es internes. Celles et ceux qui y avaient trouvé refuge loin des combats sont directement menacé·es, toujours sans espoir d’une vie meilleure, de justice et de réparation pour les violations et crimes commis par les parties aux conflits.

Tous les efforts de médiation exercés par plusieurs acteurs de la communauté internationale, dont l’Angola (processus de Luanda), le Kenya (processus de Nairobi), ainsi que d’autres efforts bilatéraux n’ont pas abouti. Il y a urgence à redoubler d’efforts pour protéger les civil·es et faire cesser les combats.

Les organisations signataires accueillent favorablement les déclarations récentes du Conseil de sécurité des Nations unies réuni en urgence, du Secrétaire général des Nations unies, ainsi que du Président de la Commission de l’Union africaine condamnant l’avancée du M23 et demandant la fin des hostilités. La Communauté des États de l’Afrique de l’Est devrait se réunir prochainement également pour se pencher en urgence sur la situation à l’est de la RDC.

Toutefois, après 30 ans de violences sans fin, les signataires demandent aux parties au conflit et à la communauté internationale d’aller au delà des déclarations et de redoubler d’efforts, influencer et faire pression, pour faire cesser les combats immédiatement et protéger les civil·es. Une solution durable au conflit armé afin de briser le cycle de violences depuis 30 ans doit également être trouvée, pour le bien des populations civiles.

En outre, la FIDH et ses organisations membres en RDC demandent à la Cour pénale internationale (CPI) de mettre en application sa décision de réactiver ses enquêtes pour les crimes commis au Nord-Kivu depuis janvier 2022 par tous les auteurs présumés.

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