La lutte contre l’impunité doit être la pierre angulaire de la paix dans les Kivus

La FIDH et ses organisations membres en République démocratique du Congo (RDC), l’Asadho, le Groupe Lotus et la Ligue des Electeurs, demandent aux participants de la Conférence de Goma sur la paix dans les provinces du Kivu de placer la lutte contre l’impunité des crimes les plus graves au centre des préconisations pour parvenir à la paix et à la sécurité dans la région.

Nos organisations se félicitent des appels à l’arrêt des hostilités lancés par les participants à la Conférence de Goma ouverte le 6 janvier 2008 et qui doit mettre un terme à plusieurs mois de conflict dans les Kivus où s’affrontent les Forces armées congolaises, les hommes du Général dissident Laurent Nkunda, les Mai Mai et les Forces démocratiques de libération du Rwanda.

Néanmoins, l’expérience des dernières conférences de paix en RDC montre que la réalisation d’une paix durable dans le pays ne peut s’affranchir de la lutte contre l’impunité des crimes les plus graves. Au contraire, l’exercice de la justice est indissociable de la paix, comme l’a confirmé le Secrétaire générale des Nations unies, Ban Ki Moon, à l’occasion de sa rencontre avec la présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen, en octobre 2007. Aucune crédibilité ne pourrait être accordée à une déclaration finale de la Conférence qui omettrait sciemment de prendre en compte l’espoir de justice pour les milliers de victimes des graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, notamment des crimes sexuels, perpétrées dans le cadre du conflit.

Nos organisations demandent ainsi aux participants à la Conférence d’inscrire dans la déclaration finale

1. la cessation immédiate des hostilités et l’acceptation sans conditions de l’opération de brassage des éléments armés au sein des Forces armées congolaises ;

2. la nécessaire lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves commis dans le cadre du conflit dans les Kivus, et à cet effet de demander :

 à la MONUC et aux autres agences des Nations unies présentes en RDC, de faire la lumière sur les graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire et d’établir les responsabilités
 à la communauté internationale, de soutenir la lutte contre l’impunité au niveau national, y compris en envisageant la création de chambres spéciales mixtes, incluant des magistrats nationaux et internationaux ;
 aux autorités judiciaires, d’appliquer effectivement les lois sur les crimes sexuelles,
 aux autorités congolaises, de coopérer pleinement avec les services de la Cour pénale internationale
 au Procureur de la Cour pénale international, de se saisir de la situation dans les Kivus

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