Deux journalistes du Républicain devant la justice : La liberté d’expression menacée

14/08/2006
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) exprime sa vive préoccupation quant au respect des libertés d’opinion et d’expression au Niger.

Le 4 août 2006, Messieurs Mamane Abou et Omar Lalo Keita, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du Républicain, hebdomadaire indépendant, ont été interpellés par les forces de police et conduits dans les locaux de la police judiciaire de Niamey pour une garde à vue de 4 jours.

MM. Abou et Keita ont été entendus le 8 août 2006 par le Procureur. Ils ont été placés sous mandat de dépôt, poursuivis par l’État du Niger sur plainte du premier ministre Hama Amadou pour « propagation de fausses nouvelles et diffamation » suite à la publication par le Républicain, le 28 juillet 2006, d’un article intitulé « Hama lâche l’Occident pour l’Iran ». Leur mise en liberté provisoire introduite par leurs avocats a été rejetée par le tribunal des flagrants délits. Les deux prévenus ont même été séparés dans des prisons à l’intérieur du pays, respectivement à Téra et à Filingué.

MM. Abou et Keita doivent être entendus ce jour devant le tribunal des flagrants délits.

La FIDH demande aux autorités nigériennes concernées de garantir aux journalistes leur droit à un procès équitable, notamment l’égalité de traitement devant la loi, le droit à ce que leur cause soit entendue par un tribunal compétent, indépendant et impartial et les droits de la défense. Par ailleurs, la FIDH rappelle que les libertés d’opinion et d’expression sont protégées par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ratifiés par le Niger.

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