Coup d’Etat au Niger : Le nouveau pouvoir doit tenir des élections démocratiques dans les plus brefs délais

19/02/2010
Communiqué

La Fédération international des ligues des droits de l’Homme (FIDH) condamne tous les changements anti-constitutionnels de gouvernement et appelle la junte à tenir des élections générales dans les plus brefs délais, à rétablir la constitution de 1999 et l’ordre constitutionnel en général et à respecter les libertés fondamentales.

Le 18 février 2010, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres, un groupe de militaire se sont emparés du pouvoir par la force en séquestrant le président Mamadou Tanja et ses ministres. Le soir même, les militaires putschistes du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR), ont annoncé à la télévision nationale le renversement du président Tandja, la suspension de la Constitution et la dissolution de toutes les institutions ainsi que la fermeture des frontières. Le CSDR a par ailleurs décrété un couvre-feu sur l’ensemble du territoire.

Ce quatrième coup d’Etat dans l’histoire [1]du Niger serait selon le colonel Goukoye Abdul Karim [2] porte-parole du CSDR, un moyen « de mettre fin à la situation politique tendue » et affirme que tous les traités signés par le pays seront respectés.

La FIDH et son organisation membre au Niger Association Nigérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (ANDDH) ont dénoncés à plusieurs reprises et dès les premiers temps, les actes illégaux des changements anti-constitutionnels du régime Tandja en 2009 notamment dans un rapport récent intitulé « Niger : la Démocratie confisquée ». La FIDH exhorte donc les autorités nigériennes à revenir à l’ordre constitutionnel prévalent avant les manipulations illégales du président Tandja, et ce comme gage de leur volonté de rétablir rapidement la démocratie au Niger.

« Il n’y a pas de coup d’état démocratique, même si Tandja en modifiant la constitution s’était engagée dans une impasse prévisible et que nous avions très clairement dénoncée, il y a encore moins de dix jours  » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. « Il faut que le nouveau pouvoir garantisse clairement et publiquement la sécurité et l’intégrité des personnes et des libertés » a-t-elle ajoutée faisant allusion au sort des journalistes, des défenseurs des droits de l’Homme, des acteurs politiques et aussi de Mamadou Tandja et des personnes qui auraient été arrêtés lors du coup d’Etat. La présidente de la FIDH a conclue que «  le CSDR doit maintenant donner des signes forts et clairs que le retour à la démocratie se fera rapidement : quelques mois est un délai raisonnable ».

La FIDH appelle donc le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR) à :

 Rétablir dans les plus brefs délais la Constitution de 1999, les institutions et l’ordre constitutionnel ;

 Organiser dans un délai raisonnable des élections présidentielles et législatives libres, transparentes, démocratiques et pluralistes respectant les normes internationales en la matière ;

 S’engager à ce qu’aucun membre du CSDR ne soit candidat aux prochaines élections ;

 Garantir la sécurité et l’intégrité des individus et respecter les libertés individuelles et collectives.

Voir en ligne : « Niger : la Démocratie confisquée »
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