M. Biram Ould Dah Ould Abeid interdit d’exercer ses activités de défense des droits de l’Homme

Paris-Genève, le 19 avril 2010. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), condamne les actes de harcèlement, d’intimidation et de rétorsion exercés à l’encontre de M. Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) et chargé de mission auprès de SOS-Esclaves.

Le 15 avril 2010, M. Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Saleh, directeur des libertés publiques du ministère de l’Intérieur a convoqué M. Biram Ould Dah Ould Abeid dans son bureau à Nouakchott afin de l’enjoindre de “cesser toute déclaration ou activité de lutte contre l’esclavage”, en le menaçant d’être poursuivi pour “activités illégales” et placé en détention s’il ne respectait pas cette injonction. Au cours de cette entrevue, M. Biram Ould Dah Ould Abeid s’est également vu signifier le maintien de sa révocation comme conseiller à la Commission nationale mauritanienne des droits de l’Homme (Cf. communiqué de presse du 8 avril 2010).

Cette convocation intervient dans un contexte de violente campagne de diffamation menée ces derniers mois par le site d’information en ligne Carrefour de la République islamique de Mauritanie (CRIDEM), accusant M. Biram Ould Dah Ould Abeid de “blasphème contre la religion musulmane”, de “racisme contre la communauté maure”, et de “complot contre la Mauritanie”. Le 19 février 2010, l’imam de la mosquée centrale de Nouakchott a par ailleurs accusé M. Biram Ould Dah Ould Abeid de représenter une "menace pour la religion islamique", et déclaré qu’il "méritait la pendaison" pour avoir dénoncé la persistance de l’esclavage en Mauritanie ainsi que sa légitimation par l’application de la charia.

L’Observatoire condamne les actes de harcèlement, d’intimidation et de rétorsion à l’encontre de M. Biram Ould Dah Ould Abeid ainsi que son renvoi de la Commission nationale des droits de l’Homme, qui ne semblent viser qu’à sanctionner ses activités en faveur des droits de l’Homme en Mauritanie.

L’Observatoire demande aux autorités mauritaniennes de mettre un terme immédiat aux actes de harcèlement à l’encontre de M. Biram Ould Dah Ould Abeid et de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir son intégrité physique et psychologique, conformément aux articles 1 et 12.2 de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme.


Pour plus d’informations, merci de contacter :

· FIDH : Karine Appy : + 33 1 43 55 25 18

· OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39

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