MM. Biram Ould Dah Ould Abeid, Ali Ould Boubarak Fall, et Sheikh Ould Abidin Ould Salem, qui restaient détenus jusqu’alors à la prison de Nouakchott, ont par conséquent été libérés.
Les six défenseurs avaient été arrêtés et placés en détention suite à une enquête qu’ils effectuaient sur un cas présumé d’esclavage [1]. Ces faits étaient intervenus quelques semaines après l’octroi le 15 décembre 2010 à SOS Esclaves du prix 2010 des droits de l’Homme de la République française pour son engagement dans la lutte contre l’esclavage en Mauritanie et dans la sous-région.
Accusés de supposés “coups et blessures” contre la police, “attroupement illicite” et “appartenance à une organisation non-autorisée”, les six défenseurs avaient été condamnés le 6 janvier 2011 à un an de prison dont six mois de prison ferme et 500 000 ouguiyas d’amende (environ 1366 euros) pour MM. Biram Ould Dah Ould Abeid, Ali Ould Boubarak Fall, et Sheikh ould Abidin Ould Salem, six mois de prison avec sursis et 100 000 ouguiyas d’amende (environ 267 euros) pour MM. Mouloud Ould Boubi et Bala Touré, et six mois de prison avec sursis et 10 000 ouguiyas d’amende (environ 27 euros) pour M. Dah Ould Boushab. Les avocats de la défense avaient interjeté appel de la décision, qu’ils considéraient comme inique. L’Observatoire avait déploré ces condamnations, qui visaient manifestement à entraver leurs activités de défense des droits de l’Homme [2].
L’Observatoire se félicite aujourd’hui de ces libérations et remises de peine en faveur des six militants abolitionnistes, mais regrette qu’elles soient intervenues sur décision du chef de l’Exécutif.
L’Observatoire demande aux autorités mauritaniennes de garantir en toutes circonstances la protection des défenseurs et les libertés d’expression et d’association dans le pays, conformément à la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme et aux autres conventions internationales ratifiées par la Mauritanie, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.