Intensification de la campagne de diffamation à l’encontre de M. Biram Ould Dah Ould Abeid

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), exprime sa plus vive préoccupation face à l’intensification de la campagne de diffamation à l’encontre de M. Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) et chargé de mission auprès de SOS-Esclaves.

Depuis son retour le 31 mars 2010 d’un voyage en Europe où il a notamment participé à la huitième édition du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), organisé à Genève du 5 au 14 mars 2010, M. Biram Ould Dah Ould Abeid fait l’objet d’une virulente campagne de diffamation orchestrée par le site d’information en ligne du Carrefour de la République islamique de Mauritanie (CRIDEM), qui l’accuse de “blasphème contre la religion musulmane” ainsi que de “racisme contre la communauté maure” et de “complot contre la Mauritanie”.

Ces articles taxent également M. Ould Dah Ould Abeid de “voyou”, de “traître à la patrie” et de “malade mental”. Le 3 avril 2010, celui-ci aurait en outre été informé de l’existence d’un certificat médical provenant du Centre hospitalier national universitaire (CHNU) de Fann à Dakar, qui aurait été falsifié à son nom et selon lequel il souffrirait de “troubles mentaux aigus”. Ce dossier médical aurait été monté de toutes pièces à l’initiative des autorités mauritaniennes dans le but de discréditer son action en faveur des droits de l’Homme.

Par ailleurs, M. Ba Mariam Koita, lors de sa prise de fonction au poste de Président de la Commission nationale des droits de l’Homme le 1er avril 2010, et suite à la désignation des nouveaux membres de la Commission, a démis M. Ould Dah Ould Abeid de son poste de conseiller, explicitant clairement que cette décision était liée à ses activités de lutte contre l’esclavage en Mauritanie, s’adressant à lui en ces termes : “Bien que tu sois non seulement un cadre compétent mais aussi un frère auquel je dois beaucoup, contre mes conseils tu n’as pas marché avec les autorités, ce qui t’empêche maintenant de travailler avec nous”.

L’Observatoire condamne la recrudescence de la campagne de diffamation à l’encontre de M. Biram Ould Dah Ould Abeid ainsi que son renvoi de la Commission nationale des droits de l’Homme, qui paradoxalement semble viser uniquement à sanctionner ses activités en faveur des droits de l’Homme en Mauritanie, et exprime sa plus vive préoccupation quant à sa sécurité.

Par conséquent, l’Observatoire réitère sa demande aux autorités mauritaniennes de mettre un terme immédiat aux actes de harcèlement à l’encontre de M. Biram Ould Dah Ould Abeid et de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir son intégrité physique et psychologique, conformément à l’article 12.2 de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998.

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