La FIDH et KHRC appellent au dialogue politique sous médiation internationale

07/01/2008
Communiqué
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La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Kenya Human Rights Commission (KHRC) accueillent positivement l’annonce faite ce jour par le leader de l’opposition, M. Raila Odinga, d’annuler la manifestation prévue demain, mardi 8 janvier. Cette manifestation avait été décidée en réaction à l’interdiction jeudi dernier d’une manifestation de l’opposition dans le Parc Nuhuru pour contester les graves irrégularités qui ont entachées le scrutin présidentiel du 27 décembre 2007.

Cette décision est importante considérant la forte répression perpétrée la semaine dernière par les forces de l’ordre et les milices contre les manifestants. Jusqu’à présent, les violences post-électorales ont entraîné la mort de plusieurs centaines de personnes et forcé le déplacement de plus de 200 000 individus. Le Kenya fait face aujourd’hui à une véritable crise humanitaire.

La FIDH et KHRC s’associent à la déclaration faite par des organisations de la société civile kenyane pour dénoncer les importantes irrégularités du processus électoral et ainsi son absence de crédibilité. La recherche d’une solution politique à la crise kenyane ne peut se faire sans vérité et justice.

Il est temps de trouver une solution politique à la crise kenyane et ceci doit se faire sous médiation internationale, notamment de l’Union africaine. «  Les dirigeants politiques doivent comprendre que, en attisant les violences ethniques et policières dans le but de satisfaire leur propre cause, leur responsabilité peut être engagée au regard du droit international des droits de l’Homme.En tout état de cause, une solution politique devrait prévaloir » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

La FIDH et KHRC demandent

Aux autorités nationales

 d’engager un dialogue politique avec M. Raila Odinga sous la médiation de la communauté internationale ;

 de respecter les libertés d’expression et d’association garanties par la Constitution kenyane et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ;

 de s’assurer que les forces de l’ordre garantissent la protection de la population, y compris des manifestants, et qu’en cas d’acte illégal de partisans de l’opposition, la réponse soit proportionnée ;

 de lever l’interdiction de toute couverture médiatique en direct pour respecter le droit d’expression et le droit à l’information garantis par les instruments internationaux des droits de l’Homme ;

 de s’assurer que toute personne responsable de violation des droits de l’Homme soit poursuivie et jugée ;

Au leader de l’opposition

 d’appeler ses partisans au calme et d’annoncer publiquement que toute personne responsable de violation des droits de l’Homme sera poursuivie et jugée

A la communauté internationale, notamment à l’Union africaine

 de proposer une médiation indépendante aux fins de trouver une solution politique à la crise kenyane, notamment en considérant la possibilité de mettre en place une commission internationale d’enquête indépendante chargée de faire la lumière sur les conditions du processus électoral et sur les violations des droits de l’Homme perpétrées dans le cadre des élections.

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