Le 28 septembre 2009, une manifestation pacifique organisée par la société civile guinéenne au Stade de Conakry pour protester contre l’annonce du chef de la junte militaire, Moussa Dadis Camara, de se présenter à l’élection présidentielle était réprimée dans le sang. Plus de 150 manifestants étaient assassinés et plus d’une centaine de femmes violées.
Huit ans jour pour jour après ce massacre, la Mairie de Paris et la FIDH inaugurent une exposition présentant les portraits et témoignages de victimes guinéennes de ces événements sur les grilles de la Tour Saint Jacques, rue de Rivoli. Outre les survivants du 28 septembre, l’exposition donne une voix et un visage à des hommes et des femmes victimes des principaux épisodes de répressions ayant émaillé depuis 1958 l’histoire de la Guinée.
Tommy Trenchard les a photographiés dans la rue, de nuit, le plus souvent sur les lieux des crimes, là où leurs vies ont un jour basculé. Ses portraits dévoilent les regards abimés mais déterminés de personnes qui ont su, au nom de la justice, dépasser leurs propres craintes et se replonger dans leur histoire.
L’exposition s’ouvre au moment où la clôture de l’enquête est annoncée par les autorités judiciaires guinéennes comme imminente et que plusieurs militaires ont été inculpés et emprisonnés, dans l’attente d’un jugement. Le procès pourrait avoir lieu en 2018. La FIDH et son organisation membre en Guinée : l’OGDH, accompagnent et représentent plus de 450 victimes et leurs familles devant la justice guinéenne.
« Cette exposition illustre le combat universel des survivants des crimes de masse pour obtenir la justice qui leur est due. En Guinée, l’heure est venue pour que justice soit faite et que pour la première fois dans l’histoire de ce pays, l’ex-chef de l’État et ceux qui ont ordonné ces crimes rendent des comptes à leurs victimes et à des juges. La Guinée doit à tout prix organiser le procès du massacre du 28 septembre en 2018 »