La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), l’Organisation guinéenne des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) et l’Association de victimes parents et amies des événements du 28 septembre 2009 (Avipa) saluent l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009 et exhortent les autorités guinéennes à mener un procès équitable, impartial et transparent, respectueux des droits de toutes les parties.
« L’ouverture de ce procès emblématique marque une étape historique dans la lutte contre l’impunité en Guinée », a déclaré M. Souleymane Bah, président de l’OGDH. « Nous espérons que ce procès permettra de démontrer la capacité des juridictions nationales à connaître de crimes de masse, à rendre aux victimes leur dignité et à leur proposer une réparation adéquate. »
Le 28 septembre 2009, lors d’une manifestation menée contre le projet du chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara de se présenter aux élections présidentielles, environ 50 000 personnes se sont regroupées au stade de Conakry. Cette manifestation a été durement réprimée par l’armée causant plus de 150 mort·es, des centaines de blessé·es, de nombreuses victimes de crimes sexuels et de disparitions forcées.
Constituées parties civiles depuis mai 2010 aux cotés des victimes, la FIDH, son organisation membre en Guinée, l’OGDH et l’AVIPA ont permis aux victimes d’être accompagnées tout au long des cinq années de la procédure d’instruction et de contribuer à l’inculpation de 13 individus.
Pour Maître Drissa Traoré, secrétaire général de la FIDH, président d’honneur du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) : « Après de nombreux appels infructueux quant à la tenue de ce procès, nous nous réjouissons aujourd’hui de son ouverture effective. Nous rappelons aux autorités judiciaires guinéennes à prendre en compte les recommandations formulées par les parties civiles. »
En ce jour de commémoration de cet anniversaire, la présence en grand nombre des victimes au tribunal, celle des parties, dont l’ex chef de la junte Moussa Dadis Camara, ainsi que celle du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan, et de Pramila Patten, représentante spéciale des Nations unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, témoigne des enjeux liés à la lutte contre l’impunité en Guinée, et donne l’espoir a priori du bon déroulé de la procédure.
« Les récentes décisions prises par les autorités nous donnent beaucoup d’espoir quant à la tenue d’un procès équitable, impartial et transparent, respectueux des droits de toutes les parties », a précisé Mme Asmaou Diallo, présidente de l’Avipa. « Nous espérons à terme, que les victimes pourront obtenir justice et réparation. »
La FIDH et ses organisations membres et partenaires rappellent toutefois que si l’ouverture du procès marque une étape importante dans le processus d’obtention de réparation pour les victimes, le chemin vers la justice reste toutefois tributaire du respect des règles de procédure permettant le bon déroulé du procès.