La ligue des Droits de l’Homme de Guinée Bissau dénonce la crise politique que traverse le pays

06/06/2016
Notre mouvement
Creative Commons

Dans un communiqué de presse publié le 25 mai 2016, la ligue des Droits de l’Homme de Guinée Bissau (LGDL), organisation membre de la FIDH en Guinée Bissau, dénonce la crise politique que traverse le pays depuis plusieurs semaines et appelle le président José Mário Vaz à y remédier de toute urgence à travers l’ouverture d’un dialogue politique inclusif.

La ligue des Droits de l’Homme de Guinée Bissau suit avec une grande inquiétude la paralysie totale de l’appareil étatique depuis deux semaines après la démission du gouvernement, en application du Décret présidentiel N°1/2016, du 12 mai. Ce dernier fait suite au gel des comptes du trésor public décidé par le procureur Général de la République.

La conséquence de cette situation dont on n’entrevoit encore aucune solution, est que beaucoup d’institutions publiques dans des domaines d’activités très variés ont cessé de répondre aux besoins pour lesquels elles ont été créés, engendrant ainsi un dysfonctionnement des services sociaux de base, notamment de la santé et de l’éducation.

Si cette situation perdure, elle affectera très sérieusement le contexte social et économique du pays avec des répercussions négatives sur le processus de consolidation de la paix et de l’Etat de droit démocratique.

Par conséquent, il est urgent que la classe politique, et plus particulièrement Monsieur le Président de la République, assume ses responsabilités en rendant au pays, dans les plus brefs délais possibles, les conditions favorables à la gouvernance, à travers un dialogue politique franc, inclusif et durable.

Au vu de ce qui précède, la Direction Nationale de La Ligue des Droits de L’Homme de Guinée Bissau a décidé ce qui suit :

 Reconnaître la responsabilité de la classe politique, et particulièrement celle de Monsieur le Président de République face à la détérioration du contexte social et économique qui découle de cette paralysie non justifiée de l’administration publique.

 Exiger de Monsieur le Président de la République et des principaux acteurs politiques, la formation dans le délai le plus court et dans le cadre constitutionnel, d’un gouvernement en mesure de fournir aux citoyens les services publics essentiels.

 Exhorter Monsieur le Procureur Général de la République à conformer ses actions au cadre juridique en vigueur en donnant la priorité aux mécanismes les moins restrictifs pour le contrôle de l’activité financière de l’Etat, de sorte à éviter des situations susceptibles d’aggraver encore plus la souffrance de ce peuple déjà martyrisé.

 Amener les forces de défense et de sécurité à demeurer fidèles aux principes de neutralité et de défense intransigeante des valeurs républicaines en rejetant toute tentative de manipulation ou d’instrumentalisation.

 Appeler le peuple Bissau Guinéen à rester calme et serein, et à user de sa maturité bien connue en faveur de la paix et de la stabilité politique et sociale.

Lire la suite