La FIDH réclame la libération du président de son organisation membre à Djibouti

04/04/2009
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) réunie en Bureau international (BI) du 3 au 5 avril 2009 condamne l’arrestation M. Jean-Paul Noël ABDI, président de son organisation membre à Djibouti, la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) et réclame sa remise en liberté immédiate.

Ce matin, le 4 avril 2009, M. Jean-Paul Noël ABDI, a de nouveau [1] été arrêté dans le centre-ville de la capitale de Djibouti, par des éléments du Service de recherche et de documentation (SRB) de la gendarmerie nationale et a été emmené à la Brigade Nord de la gendarmerie de Djibouti avant d’être placé en garde à vue. Il doit être déféré devant le parquet demain dimanche 5 avril 2009, probablement selon la procédure de flagrant délit qui permet la comparution immédiate et la probable condamnation et incarcération du mis en cause. La FIDH dénonce l’utilisation d’une telle procédure, notamment dans le cadre d’atteintes aux libertés de presse et d’expression, en ce qu’elle ne vise qu’à condamner de manière expéditive la personne visée.

Selon les premières informations, un mandat d’arrêt aurait été délivré à son encontre pour « injures publiques à l’autorité judiciaire » [2] pour avoir, dans une note d’information en date du 26 mars 2009, dénoncé les graves manquements de la justice djboutienne et en particulier son absence d’indépendance, illustré par la non-motivation et la non-rédaction de certains jugements et décisions de justice en particulier dans les procès sensibles comme celui du père Sandro [3].

Cette nouvelle arrestation intervient dans un contexte socio-politique tendu. Dans la perspective du 9 avril 2009, dixième anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Guelleh, l’arrestation de M. Jean-Paul Noël Abdi, constitue une mesure de contrôle de la société civile indépendante et démontre que les autorités djiboutiennes veulent faire taire toute voix contestataire à Djibouti. Alors que l’élection présidentielle d’avril 2005 n’avait vu que la candidature unique du président Guelleh et que son mandat arrive à son terme en 2011, le parti au pouvoir a solennellement demandé le 4 mars 2009, au président de modifier la constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat présidentiel consécutif.

« La FIDH condamne cette énième arrestation de Jean-Paul Noël Abdi et comme à chaque fois, les accusations ne sont que des prétextes à la criminalisation des défenseurs des droits de l’Homme. Les autorités djiboutiennes doivent libérer immédiatement M. Abdi » a déclaré la présidente de la FIDH, Mme Souhayr Belhassen avec les 21 autres membres du Bureau international de la FIDH réunis à Paris jusqu’au 5 avril 2009.

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