Arrestation du président de la Ligue djiboutienne des droits humains

09/03/2007
Communiqué

Selon les informations reçues, des policiers de la brigade criminelle se sont présentés au domicile de M. Noël Abdi le 9 mars 2007, vers 11h00. Ils l’ont ensuite emmené dans les locaux de la brigade criminelle, sans préciser le motif de son arrestation. Vers 13h00, M. Noël Abdi était officiellement placé en garde à vue.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), a été informé de l’arrestation de M. Jean-Paul Noël Abdi, président de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), le 9 mars 2007.

La brigade criminelle et le Procureur de la République, joints par l’Observatoire, se sont refusés à expliquer les motifs de cette garde à vue, mais ont assuré qu’ils garantiraient "l’intégrité physique de M. Noël Abdi" en raison de ses problèmes de santé. Ils ont par ailleurs indiqué que, si "l’enquête se poursuivait", les autorités informeraient l’Observatoire "samedi matin ou samedi soir".

Cette arrestation intervient après une série de prises de position de M. Noël Abdi au nom de la LDDH, sur l’intervention sanglante des forces de sécurité à Arhiba - un quartier de Djibouti ville - le 30 novembre 2005 (voir communiqué de la FIDH du 2/12/05) ; ainsi que sur le charnier retrouvé dans le village du Day (district de Tadjourah) comprenant les corps de sept civils qui auraient été tués par les forces gouvernementales le 1er janvier 1994.

M. Noel Abdi doit par ailleurs participer à la conférence régionale de presse organisée par l’Observatoire pour la sortie de son rapport annuel 2006 à Ouagadougou (Burkina Faso), le 14 mars 2007, avant de participer au congrès de l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH), le 15 mars.

L’Observatoire est particulièrement inquiet par la récurrence des arrestations dont M. Noël Abdi est l’objet et demande aux autorités djiboutiennes de procéder à sa libération immédiate.

L’Observatoire demande plus généralement aux autorités djiboutiennes de se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, notamment à son article premier qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international ».

Pour plus d’informations, merci de contacter :
OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39
FIDH : Gaël Grilhot : + 33 1 43 55 25 18

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