NON AU HOLD UP ELECTORAL !

24/10/2000
Appel urgent

La FIDH dénonce avec vigueur le hold-up électoral pratiqué par le Général Robert GUEI. Après avoir empêché ceux qu’il pensait ses rivaux les plus dangereux de se présenter aux élections présidentielles, le Général GUEI vient de s’autoproclamer élu Président de la Côte d’Ivoire ("sous réserve de la confirmation des résultats par la Cour Suprême").

La FIDH dénonce la dissolution, par ordonnance du chef de l’Etat, de la Commission Nationale électorale (CNE) et l’interpellation de son président Honoré Guié ainsi que de plusieurs membres de la CNE. Ces membres de la CNE ont été embarqués à bord d’un 4x4 par des militaires identifiés par des témoins comme étant des membres de la garde rapprochée du Général Gueï. La FIDH exige leur libération immédiate et demande qu’on les laisse mener à bien leur tâche de dépouillement des résultats électoraux. Depuis plus de 24h déjà le bâtiment abritant la CNE était encerclé par des militaires dont certains s’étaient même installés dans les bureaux où avait lieu le dépouillement.

Après avoir, semble-t-il, envoyé par voie d’huissier un recours en demande d’annulation des résultats des élections, le général GUEI s’est fait proclamer élu par le Directeur de l’administration territoriale, M. Daniel Bamba Cheikh, lui-même membre de la CNE. Ce dernier après avoir annoncé la dissolution de la CNE, a déclaré que la cellule informatique de son ministère avait dû procéder à un "réajustement" des résultats parce que, selon lui, la CNE "manquant d’expérience" avait mis en place des "procédures inopérationnelles" de dépouillement des élections rendant les "résultats inexploitables".

Une nouvelle fois la junte au pouvoir viole la Constitution récemment massivement adoptée par le peuple ivoirien.

La décision prise ce jour par le chef de la junte peut être lourde de conséquences dramatiques pour la Côte d’Ivoire et les populations qui y vivent. La situation économique et politique déjà catastrophique du pays ne pourra que s’aggraver et entraîner de plus grandes difficultés de vie quotidienne des habitants de la Côte d’Ivoire.

La FIDH demande le retour à la légalité constitutionnelle et exhorte les autorités à ne pas poursuivre sur la voie de l’arbitraire, qui conduit à la répression, à la violence, et à la haine.

La FIDH demande instamment à la communauté internationale, en particulier l’Organisation de l’Unité Africaine, l’Union Européenne et les Nations Unies, de prendre d’urgence toutes mesures utiles à cette fin

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