Arrestation massive en Côte d’Ivoire

14/09/1999
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) condamne l’arrestation massive dont ont été victimes les manifestants pacifiques devant le domicile d’Alassane Dramane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR), laquelle constitue une atteinte manifeste à la liberté d’exprimer pacifiquement ses opinions.

Selon nos informations, le 14 septembre en fin d’après-midi, la police d’Abidjan a arrêté l’ensemble des personnes qui manifestaient devant le domicile d’Alassane Dramane Ouattara, principal opposant au président de la République, Henri Konan Bédié. Cinq cars de police, accompagnés de chars, se sont présentés dans le quartier de résidence des ambassadeurs, où se trouve son domicile. L’ensemble des personnes présentes ont été arrêtées et conduites à la préfecture de police où elles sont toujours retenues. Parmi elles se trouvent Gnaka Lagoké, journaliste du quotidien indépendant Le Jour, présent sur les lieux pour couvrir la manifestation. Le nombre des personnes arrêtées est évalué à 150 personnes environ. Des rumeurs faisaient état de la possible arrestation d’Alassane Dramane Ouattara. Ces personnes s’étaient rassemblées, le 13 septembre au soir, afin de prévenir cette arrestation. A l’heure actuelle la police et la gendarmerie blouclent toujours le quartier.

Par ailleurs, la FIDH considère que la situation socio-politique en Côte d’Ivoire est gravement perturbée par une polémique visant à contester l’éligibilité de certains candidats à l’élection présidentielle prévues pour octobre 2000. Elles concernent principalement l’actuel Président Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara. La FIDH s’associe ici à son organisation affiliée, la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO) pour rappeler que les critères d’éligibilité appartiennent, aux termes de la Constitution et du code électoral ivoiriens, au Conseil constitutionnel. La FIDH appelle par conséquent le Conseil constitutionnel à se prononcer sur ces questions, en temps voulu et en toute indépendance.

La FIDH s’associe à son affiliée, la LIDHO, pour inciter les autorités ivoiriennes et la société civile à instaurer un dialogue tendant à faire respecter les lois républicaines et la démocratie, seules capables de mettre un frein aux menaces qui pèsent sur l’unité nationale et la paix sociale.

Lire la suite