La présidente de la MDHC injustement accusée de diffamation

11/12/2007
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) est préoccupée par le procès injustifié intenté contre Mme Madeleine Afité, la présidente de la Maison des droits de l’Homme au Cameroun (MDHC) par l’ex-président en exil du Comité des neufs (C9) et dont l’audience est prévue le 13 décembre 2007 devant le Tribunal correctionnel de première instance de Douala-Bonanjo.

Mme Madeleine Afité est accusée par M. Béthuel Kouatou, ex-président du C9, de s’être rendue coupable du délit de diffamation à son encontre. M. Kouatou produit, pour étayer ses accusations, des extraits d’une prétendue « déclaration faite au public » sans pour autant préciser le lieu, la date où les circonstances de ces propos dans laquelle elle affirmerait notamment que « le C9 a permis à Béthuel de se faire fortune, (...) c’est à cause de Bethuel Kouatou et ses acolytes que le procès a connu un grand échec ». Mme Afité reconnaît avoir effectivement contesté le travail de M. Kouatou en tant que président du C9 auprès du Home Office, mais dans le cadre d’une correspondance confidentielle adressée en réponse à une sollicitation de l’administration britannique sur une demande d’asile politique émanant d’une jeune fille que M. Kouatou avait présenté comme faisant partie de la famille d’un des 9 disparus de Bépanda.

La FIDH s’étonne de cette accusation de la part du président du C9 alors que Mme Madeleine Afité, soutenue par notre organisation (Voir Communiqué) , s’est fortement impliquée pour le règlement de l’affaire des neufs jeunes du quartier Bepanda Omnisport à Douala depuis leur disparition fin février 2001. Cette affaire avait permis de mettre en lumière les graves violations des droits de l’Homme et les exactions perpétrées par le Commandement opérationnel de Douala au nom de lutte contre le grand banditisme et qui a finalement été dissout à la suite de la forte pression de l’opinion publique camerounaise et des organisations internationales et nationales des droits humains.

La FIDH demande que le procès de Mme Madeleine Afité soit juste et équitable conformément aux dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ratifiés par le Cameroun afin qu’aucun élément de nature politique ne puisse entraver une décision de justice qui doit être impartiale.

En outre, la FIDH demande aux autorités camerounaises de faire toute la lumière sur les agissements du Commandement opérationnel de Douala et notamment l’affaire des 9 de Bépenda afin de permettre aux familles des victimes d’obtenir la vérité, la justice et réparation.

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