Enquête bafouée et actes de torture dans l’affaire de l’assassinat d’une Française

24/08/2007
Communiqué

La FIDH et ses organisations affiliées au Cameroun et en France, respectivement la Maison des droits de l’homme du Cameroun (MDHC) et la Ligue française des droits de l’Homme (LDH), demandent que toute la lumière soit faite sur l’assassinat au Cameroun en janvier 2007 de Laurence Vergne, ressortissante française. Par ailleurs, nos organisations condamnent fermement les actes de tortures perpétrés contre des personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire et demandent le respect des droits de la défense et du droit à un procès juste et équitable.

Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2007, Laurence Vergne est assassinée lors d’un braquage survenu au domicile de ses amis, au Quartier Bastos à Yaoundé. Quelques jours plus tard, 9 personnes dont un proche des amis de la victime ont été arrêtées par les forces de l’ordre alors qu’aucun élément de preuve ne semblait justifier leur mise en détention.

D’après les témoignages recueillis par la MDHC des 9 personnes toujours en détention dans la prison de Kondengui, au moins 4 d’entre elles ont été torturées par les forces de l’ordre, notamment soumises à la torture de la balançoire, battues, menacées, etc. Aucun d’entre eux ne bénéficierait de la représentation d’un avocat. Par ailleurs, de sources concordantes, un autre suspect, impliqué par plusieurs éléments de preuve dans la participation au crime aurait été arrêté puis relâché par les forces de l’ordre.

La FIDH, la MDHC et la LDH condamnent les actes de torture perpétrés contre certains suspects et rappellent qu’il s’agit d’une violation de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ratifiée par le Cameroun en 1987.

La FIDH, la MDHC et la LDH rappellent que selon l’article 15 de la Convention contre la torture « Tout Etat partie veille à ce que toute déclaration dont il est établi qu’elle a été obtenue par la torture ne puisse être invoquée comme un élément de preuve dans une procédure ».

La FIDH, la MDHC et la LDH rappellent que la représentation des accusés par un avocat est obligatoire conformément aux dispositions relatives aux droits de la défense inscrites dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ratifiés par la Cameroun respectivement en 1984 et 1989.

La FIDH, la MDHC et la LDH demandent que l’enquête sur l’assassinat de Laurence Vergne soit diligentée de la manière la plus approfondie possible et avec toute la célérité que requiert un tel dossier considérant le nombre important de suspects en détention préventive depuis le mois de janvier 2007. La FIDH, la MDHC et la LDH exigent enfin le respect du droit à un procès juste et équitable pour les personnes accusées.

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