Dans l’esprit de la feuille de route d’Addis-Abeba entre les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme des Nations unies et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, nous, les organisations de la société civile africaine et internationale soussignées, exprimons notre profonde préoccupation quant à la situation des défenseur·e·s des droits humains détenu·e·s au Burundi.
Le 9 décembre 2020, alors que nous célébrons la Journée internationale des défenseur·e·s des droits humains, nous demandons aux titulaires de mandat au titre des procédures spéciales de prendre les mesures nécessaires pour engager le dialogue et soulever cette question avec le gouvernement burundais. Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de tous les défenseur·e·s des droits humains actuellement injustement détenu·e·s, en signe de bonne volonté et de réconciliation par le Président S.E. Ndayishimiye.
En particulier, nous exprimons notre profonde préoccupation concernant le cas de Germain Rukuki, Nestor Nibitanga et les 4 journalistes de la maison de presse Iwacu, Egide Harerimana, Christine Kamikazi, Térence Mpozenzi et Agnès Ndirubusa. Ils n’auraient jamais dû être arrêtés et leurs détentions violent les principes et les lignes directrices sur le droit à un procès équitable et à l’assistance juridique en Afrique, proclamés par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples conformément à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Nous vous demandons en outre d’exhorter le gouvernement burundais à :
1. Renforcer son engagement en faveur de l’indépendance de la justice, comme le souligne la résolution (i) 412 (LXIII) 2018 de la CADHP
2. Assurer une procédure d’appel équitable en audience publique pour le procès de Germain Rukuki ; et permettre l’observation du procès par une présence physique.
3. Donner suite à la résolution 412 (LXIII) 2018 de la CADHP qui demande aux autorités burundaises de :
o (i) Respecter, protéger et garantir les droits humains et les libertés fondamentales pour tous, conformément à la Constitution du Burundi et aux obligations internationales du pays, notamment en respectant les principes de l’État de droit ;
o (iiv) libérer toutes les personnes détenues arbitrairement, en particulier les défenseur·e·s des droits humains y compris en respectant strictement les procédures applicables en la matière.
o (viii) Coopérer avec toutes les parties prenantes de la communauté internationale, y compris l’Union africaine, les Nations unies et la Communauté de l’Afrique de l’Est, dans la recherche d’une solution pacifique et respectueuse des droits humains à la situation de crise au Burundi.