La FIDH appelle au cessez-le-feu

09/07/2003
Rapport
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La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) est extrêmement préoccupée par l’aggravation du conflit, marquée ces dernières heures par le largage aveugle de bombes par les rebelles des Forces nationales de libération (FNL), à Bujumbura.

Depuis le 7 juillet 2003, les forces rebelles larguent des bombes sur les quartiers habités et fréquentés par la population civile, notamment sur le marché central, provoquant la mort de plusieurs dizaines de personnes. Selon nos informations, des civils auraient été enlevés, et on estimeà plus 5.000 le nombre de déplacés civils, qui ont fui les quartiers sud de la capitale à la suite de l’occupation de cette zone par les rebelles.
Ces déplacés n’auraient reçu aucune assistance appropriée.

La FIDH condamne avec la plus grande vigueur ces violations flagrantes du droit international humanitaire et des droits de l’Homme, dont sont victimes les populations civiles.

La FIDH est d’autant plus préoccupée que ces événements interviennent moins de trois mois après la transition politique du 30 avril dernier, lors de laquelle le Président Hutu Domitien Ndayizeye avait succédé au Président Tutsi sortant, Pierre Buyoya.

La FIDH condamne avec la plus grande force la violation de l’accord de cessez-le-feu « permanent » signé le 3 décembre 2002 entre le gouvernement et tous les mouvements rebelles et exhorte toutes les parties au conflit à privilégier la voie du dialogue politique. La FIDH rappelle au surplus la déclaration de l’Union européenne intervenue peu avant la finalisation de la transition, dans laquelle elle appellait « toutes les parties burundaises à respecter les droits et aspirations de la population, à s’inscrire dans la logique des accords de cessez-le-feu ».

La FIDH appelle instamment les parties concernées à un cessez-le-feu immédiat et exhorte les forces armées régulières à ne pas céder à la tentation de la revanche militaire ni de l’arbitraire. Elle les appelle en outre à :

 Respecter le droit international humanitaire, et, en tout état de cause, à protéger la population civile ;
 Faire toute la lumière sur ces violations flagrantes du droit humanitaire et prendre des sanctions appropriées contre les auteurs de ces exactions, conformément aux dispositions internationales relatives aux droits de l’Homme.

La FIDH appelle la communauté internationale et en particulier l’Union européenne à :
 Condamner avec la plus grande force ces violations flagrantes du droit international humanitaire ;
 Faire pression sur toutes les parties en présence afin que soit consacré le dialogue politique comme unique mode acceptable de règlement des différends.

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