« C’est un moment historique pour le Burkina Faso où, depuis l’indépendance de 1960, les chefs d’État sont presque toujours arrivés au pouvoir par des coups d’État militaires. Nous saluons le courage du peuple burkinabè qui a su faire valoir son droit légitime à choisir librement ses représentants et démontrer que le respect des valeurs démocratiques est plébiscité par les peuples africains quand ils peuvent s’exprimer librement. »
Au lendemain de la tenue des élections présidentielle et législatives, la Céni a rendu publique les résultats provisoires du scrutin présidentiel annonçant que M. Roch Marc Christian Kaboré, candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a recueilli la majorité des voix des électeurs pour être le nouveau président du Faso. M. Kaboré a été élu à 53,49 % des votes exprimés, contre 29,65 % pour M. Zéphirin Diabré, principal adversaire de M. Kaboré et candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Ce dernier a reconnu sa défaite quelques minutes avant l’annonce officielle de la Céni et s’est immédiatement rendu au siège du MPP pour féliciter le nouveau président. Un an après avoir quitté l’ancien parti présidentiel pour s’opposer au projet de cinquième mandat de Blaise Compaoré, M. Roch Marc Christian Kaboré, plusieurs fois ministre sous l’ancien régime et président de l’Assemblée nationale entre 2002 et 2012, remporte donc l’élection présidentielle à la majorité absolue, alors que la Céni a annoncé un taux de participation de 60 %.
Le mercredi 2 décembre 2015, la Céni a également publié les premiers résultats provisoires des élections législatives. Le MPP du président nouvellement élu est annoncé en tête avec 55 sièges sur les 127 que compte le pays. L’UPC pour sa part totalise 33 sièges et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ancien parti présidentiel de Blaise Compaoré, 18 sièges. D’après les informations recueillies par nos organisations, qui ont pu observer le processus électoral sur l’ensemble du territoire, le scrutin s’est déroulé dans un climat apaisé et sans incidents majeurs.
« Nous appelons les nouvelles autorités élues à poser des actes concrets en faveur du respect des droits humains dans le pays, notamment en abolissant la peine de mort et en soutenant la justice pour garantir une paix durable. Nous les exhortons notamment à faire la lumière sur les crimes commis lors de la contestation populaire des 30 et 31 octobre et du 2 novembre 2014, et de la tentative de coup d’État du 17 septembre et à poursuivre les présumés responsables devant des juridictions compétentes, indépendantes et impartiales. »
Nos organisations appellent en effet les autorités du Burkina à prendre dans les plus brefs délais des mesures en faveur du respect des droits humains, notamment en ce qui concerne l’administration de la justice dans le pays, et les exhortent à intégrer en droit interne les dispositions des instruments régionaux et internationaux de protection des droits de l’homme auxquels l’État est partie. Les nouvelles autorités élues devraient également s’engager en faveur de l’amélioration des conditions de détention et de l’abolition de la peine de mort. Nos organisations les appellent aussi à ratifier le Protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits économiques et sociaux.
Contexte
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« Mon vote doit compter »
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