Le verdict des urnes doit être respecté

11/01/2002
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) exprime sa très vive préoccupation quant à la situation de crise que connaît Madagascar à la suite du premier tour des élections présidentielles, le 16 décembre 2001.

A ce jour, le Consortium des observateurs des élections (dont le CNOE), organisme malgache indépendant regroupant des organisations de la société civile, crédite le candidat de l’opposition, Marc Ravalomanana, de 50,49 % des voix contre 37,68% des suffrages au président sortant, Didier Ratsirika.

Pourtant, le ministère de l’Intérieur ne crédite le candidat de l’opposition que de 46% des votes exprimés ce qui, suivant le Code électoral malgache, obligerait la tenue d’un second tour pour désigner le nouveau président.
Le Consortium conteste ce chiffre et assure avoir contrôlé et vérifié la quasi-totalité des bureaux de votes pour attester la majorité absolue des votes à M. Ravalomanana. Le Consortium ajoute avoir décelé certains " dérapages et actes frauduleux de la part du ministère de l’Intérieur chargé d’organiser les élections et du ministère de l’Information ".

Cette confusion plonge le pays dans une crise politique préoccupante et suscite de nombreuses protestations au sein de la population. Le 8 janvier 2002, plus de cent mille personnes défilaient en faveur du candidat de l’opposition dans les rues de la capitale. S’en est suivie une sévère répression par les forces de police qui aurait causé de nombreux blessés et la mort d’un enfant parmi les manifestants.

La FIDH dénonce les brutalités policières et condamne le recours à la force comme moyen de répression des manifestations pacifiques.

La FIDH souligne en outre l’importance d’une décision objective et transparente de la Haute Cour Constitutionnelle (seule habilitée à proclamer les résultats officiels des élections) et se basant en particulier sur les procès-verbaux des résultats de tous les bureaux de vote du pays.

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par Madagascar proclame le droit " de voter au cours d’élections périodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal, assurant l’expression libre de la volonté des électeurs ".

Ainsi la FIDH appelle avec force au respect de la volonté populaire, seule issue possible pour le peuple malgache soucieux d’instaurer un Etat de droit respectueux des principes démocratiques et des droits de l’Homme.

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