Les situations de conflit doivent être à l’agenda de la conférence des chefs d’Etat et gouvernement

24/01/2008
Communiqué

La FIDH regrette fortement que les situations de conflits ne soient pas officiellement inscrites à l’agenda du 10ème sommet de l’Union africaine (UA) qui se tient à Addis Abeba, Ethiopie, du 25 janvier au 2 février 2008.

Pourtant, la FIDH considère qu’il est urgent que les chefs d’État et de gouvernement de l’UA condamnent les graves violations des droits de l’Homme perpétrées par les autorités soudanaises au Darfour et appellent à l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu effectif. Les États membres de l’UA doivent soutenir le déploiement sans entrave de l’UNAMID et demander au gouvernement du Soudan de coopérer pleinement avec les services de la Cour pénale internationale.

Considérant les violations massives des droits de l’Homme et du droit international humanitaire commises en Somalie tant par les forces du Gouvernement fédéral de transition appuyées par les troupes éthiopiennes que par les éléments armés de L’Union des Tribunaux Islamistes, l’UA doit également demander le retrait des troupes éthiopiennes et remplir ses engagements en augmentant sans délai le nombre de contingents de la Mission de l’UA en Somalie. En 2007, ce conflit a causé la mort de centaines de civils et forcé le déplacement de plusieurs centaines de milliers d’individus.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’UA doivent également saisir l’occasion de ce sommet pour exiger un dialogue effectif au Kenya, sous médiation de Kofi Annan, entre M. Kibaki et M. Odinga, qui soit fondé sur des objectifs de paix, de vérité et de justice. L’UA doit en outre soutenir la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur les irrégularités électorales à l’occasion des élections présidentielles du 27 décembre 2007 ainsi que sur les violences qui ont entouré ce scrutin.

Par ailleurs, lors de ce 10ème sommet de l’UA, le Conseil exécutif va examiner un rapport d’experts sur l’état des négociations des Accords de partenariat économique (APE) entre la Commission européenne et les États africains. La FIDH souhaite que l’UA recommande que ces accords ne soient pas signés tant que les États n’ont pas l’assurance que de tels accords n’affecteront pas la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels garantis par la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples.

Enfin, alors que les chefs d’État et de gouvernement vont examiner le rapport d’audit sur le fonctionnement de l’UA, la FIDH déplore le manque d’espace offert par les organes intégrés aux organisations de la société civile. Absence d’information sur les activités de l’UA, refus d’accréditations, statut d’observateur peu accessible aux ONG indépendantes, d’importants efforts doivent encore être fournis pour que l’UA devienne effectivement l’organe des populations africaines comme le souhaitaient les rédacteurs de son acte constitutif.

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