Les attaques contre les LGBTI : symptomatiques de la régression des droits

Une délégation de la FIDH a rencontré le président de la République française François Hollande à son invitation, le 27 mars 2014, pour un échange sur la répression des personnes LGBTI dans le monde et plus particulièrement en Afrique.

Dans certains pays, la stigmatisation homophobe atteint des sommets et la surenchère politicienne bat son plein. Pour des raisons essentiellement électoralistes et populistes, on assiste à la multiplication des lois pénalisant l’homosexualité et appelant à la délation des personnes LGBTI et de leurs défenseurs.

«  Les autorités françaises doivent maintenir une forte solidarité avec les défenseurs des droits des LGBTI. Leur répression n’est pas le fruit du hasard : elle s’inscrit dans un contexte plus large d’atteintes croissantes aux droits humains et de restrictions des libertés dans des pays comme l’Ouganda, le Nigeria, le Soudan ou la Russie

 » a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH.

Le président français a souligné qu’il fallait «  considérer les atteintes aux droits des personnes LGBTI comme un problème global d’atteinte aux droits de l’Homme  ».

La FIDH a plaidé pour le soutien et la solidarité de la France envers les peuples africains et leurs aspirations légitimes à renforcer leur indépendance, leur sécurité collective et leur rôle au sein des instances internationales, tout en rappelant que ce rôle accru dans les relations internationales implique une responsabilité et une exemplarité, et doit se faire sur la base des valeurs universelles et partagées de respect des droits humains, de non-discrimination et d’égalité pour tous.

François Hollande s’est dit prêt à «  construire des alliances Sud-Nord  », tout appelant à la prudence sur « la conditionnalité de l’aide qui risque de pénaliser doublement des populations déjà victimes de violences ou de discriminations ». Il privilégie d’« utiliser tous les forums internationaux, le réseau diplomatique, culturels, les acteurs économiques pour faire progresser la compréhension, la tolérance et le respect des droits de chacun  ». Il faut en particulier «  privilégier l’appui aux ONG et à la société civile pour la protection et la promotion des droits et de la tolérance  » a-t-il ajouté.

«  En raison de leur histoire, des discriminations dont ils ont été victimes et continuent de l’être, les africains doivent être, plus que les autres, conscients des effets de l’intolérance et ont le devoir moral et la responsabilité historique de ne pas pénaliser la différence  » a déclaré Sheila Muwanga, vice-présidente de la FIDH, à la sortie de la rencontre.

«  Plus que quiconque, c’est à l’Afrique de mener la bataille de l’égalité des droits sur le continent africain  » a ajouté Dismas Kitenge, vice-président de la FIDH.

Cette rencontre a coïncidé avec la réunion trimestrielle à Paris du Bureau international de la FIDH qui était représentée à cette occasion par son président, M. Karim Lahidji, ses vices-présidents, Mme Sheila Muwanga (Ouganda) et M. Dismas Kitenge (RDC), sa secrétaire générale adjointe, Mme Alice Mogwe (Botswana), et accompagnés d’Antoine Bernard, Directeur général.

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