Myanmar : le Parlement européen demande une enquête approfondie de la CPI sur les violations des droits humains

03/10/2018
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Dans une résolution très ferme adoptée le 13 septembre 2018, le Parlement européen condamne « les attaques généralisées et systématiques contre les Rohingyas dans l’État de Rakhine par le Tatmadaw et d’autres forces de sécurité du pays car, selon l’IIFFMM, ces attaques relèvent de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, formes les plus graves des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits ». Il invite la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête préliminaire, appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à saisir sans délai la CPI sur la situation au Nyanmar, et réclame que les généraux de l’armée responsables fassent l’objet d’une enquête et soient poursuivis.

La FIDH et ses organisations membres Alternative ASEAN Network on Burma (ALTSEAN-Burma) et Odhikar ont présenté les conclusions de leur rapport intitulé « No stone unturned - Q&A on accountability for crimes in Myanmar », publié le 19 septembre 2018, qui répond aux questions les plus urgentes en matière de responsabilité pénale pour les crimes commis au Myanmar et présente les mécanismes de la justice internationale, et la manière dont ils peuvent être appliqués au Myanmar. La résolution invite l’Union européenne à prendre l’initiative au Conseil de sécurité des Nations unies pour saisir la CPI et imposer un embargo total sur les armes au Myanmar. Faisant écho aux recommandations de la FIDH, elle invite également la Commission à envisager une enquête dans le cadre de l’accord « Tout sauf les armes », afin de revoir les préférences commerciales accordées au Myanmar.

Le Parlement européen condamne en particulier l’arrestation et la condamnation arbitraires des journalistes Wa Lone et Kyaw Soe Oo. Il demande leur libération immédiate et l’abandon de toutes les charges pesant contre eux, et contre toutes les personnes qui sont détenues arbitrairement pour avoir exercé leurs droits et leurs libertés, notamment des prisonniers politiques, défenseurs des droits humains, journalistes et médias. Il appelle également le Myanmar à abroger, réviser ou amender l’ensemble des lois, dont celle de 1932 sur les secrets officiels, qui criminalisent et bafouent les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association.

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