Cambodge : démocratie et État de droit sous surveillance du Parlement européen

Dans sa résolution du 13 septembre 2018, le Parlement européen a appelé le gouvernement à mettre un terme au harcèlement, et à lever tous les chefs d’accusation politiquement motivés dont font l’objet les membres de l’opposition politique, les défenseurs des droits humains, les syndicalistes, les avocats des droits des travailleurs et des droits fonciers et les journalistes.

Déplorant l’assignation à résidence de l’ancien leader de l’opposition, Kem Sokha, au moment de sa libération sous caution après un an de détention arbitraire, le Parlement européen a une nouvelle fois demandé l’abandon de l’ensemble des charges pesant contre lui, ainsi que sa libération complète et immédiate. Le Parlement européen a fermement dénoncé le simulacre des élections de 2018, condamnées par l’ensemble de la communauté internationale, et a appelé le gouvernement cambodgien à annuler la dissolution du parti CNRP afin de garantir un processus démocratique crédible. Il a également invité le SEAE et la Commission à dresser la liste des personnes responsables de la dissolution de l’opposition cambodgienne et d’autres violations graves des droits de l’Homme, en vue de leur imposer des restrictions de visa et le gel de leurs avoirs. Le Parlement européen appelle l’Union européenne à adopter une résolution ferme sur la situation des droits de l’Homme au Cambodge lors de la prochaine session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

En amont de l’adoption de la résolution d’urgence, la FIDH et ses ligues membres ADHOC et LICADHO ont, outre des explications sur le contexte cambodgien, fourni une information récente de source locale dont la résolution fait écho – à savoir la condamnation des cinq défenseurs des droits de l’Homme de la ligue ADHOC (également appelés The5KH à cinq ans de prison avec sursis, après 14 mois de détention provisoire. Par ailleurs, la FIDH a systématiquement plaidé pour l’utilisation de l’accord « Tout sauf les armes » (TSA) comme moyen de pression pour sanctionner les violations graves et systématiques des droits humains au Cambodge. La résolution du PE relaie cet appel auprès de la Commission européenne, qui a la possibilité d’ouvrir une enquête dans le cadre du mécanisme « Tout sauf les armes  ». Le PE attend prochainement la présentation des conclusions de la récente mission d’information UE-TSA.

Lire la suite