Appel aux Chefs d’Etat de l’Union Africaine en vue du Sommet du Caire

10/03/2008
Communiqué
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Le 11ème sommet de l’Union africaine va se tenir en Egypte au mois de juillet 2008. Les membres du Bureau International de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), réunis au Caire, lancent un appel aux chefs d’Etat et de gouvernement pour que ce sommet :

 PRENNE des actes forts pour parvenir au règlement du conflit au Darfour, conformément aux objectifs de l’Union africaine de promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent. La FIDH appelle la société civile égyptienne, du Maghreb et de l’ensemble du continent à amplifier sa mobilisation en solidarité avec les victimes du Darfour et à interpeller leurs gouvernements pour que soient mis fin aux attaques visant la population civile
Les populations civiles au Darfour et dans la sous région sont toujours victimes de graves violations des droits de l’Homme. La FIDH appelle à l’engagement effectif de négociations de paix incluant l’ensemble des parties en conflit ; l’arrêt immédiat de toute attaque contre la société civile ; l’instauration d’un véritable cessez -le-feu ; la levée de tous les obstacles au travail de la Mission hybride Nations unies – Union africaine, des organisations humanitaires et des défenseurs des droits de l’Homme et à la mise en place des troupes de l’Eufor au Tchad et en République centrafricaine ; la coopération pleine et entière du Soudan avec la Cour pénale internationale pour lutter contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves.

 ERIGE la lutte contre l’impunité des crimes les plus graves comme fondement de la paix durable sur le continent et, à cette fin, mettre en place de manière effective la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples
Trois ans après l’entrée en vigueur du Protocole instituant la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, celle-ci n’est toujours pas fonctionnelle. L’Union africaine doit prendre des mesures urgentes pour permettre le fonctionnement effectif de cette Cour chargée de veiller au respect des droits garantis par la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. Les Etats doivent ratifier le Statut de cette Cour et faire en sorte que celle-ci devienne l’instrument des victimes et des organisations de défense des droits de l’Homme.

 ADOPTE la Convention pour la protection et l’assistance aux personnes déplacées, un instrument essentiel au règlement de nombreuses catastrophes humanitaires
Près de la moitié des personnes déplacées de force dans le monde se trouvent en Afrique. Peu de réponses sont apportées par les gouvernements à cette situation. Cette convention qui intègre les Lignes directrices des Nations unies sur les personnes déplacées va permettre de responsabiliser les Etats à cet effet.
Cependant, l’adoption de cette Convention ne saurait exonérer la communauté internationale et notamment les pays développés de leur responsabilité à l’égard des populations déplacées du continent.

CONSACRE la participation de la population civile aux activités de l’Union,
Conformément aux principes directeurs de l’Acte constitutif de l’Union africaine, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine doivent prendre en compte les vues et préoccupations des représentants de la société civile africaine et internationale et leur permettre de participer aux discussions des instances de l’Union.La FIDH rappelle que lors de précédents sommets, la société civile avaient été de fait empêchée de suivre les travaux de l’Union africaine. La FIDH espère que les autorités égyptiennes faciliteront cette participation.

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