Intervention Orale commune sur le Burundi - 6ème session du Conseil des Droits de l’Homme

27/09/2007
Communiqué

Merci M. le Président,

Je parle au nom de la FIDH, la Ligue ITEKA et l’OMCT. Je suis ici pour recevoir le prix Martin Ennals pour les défenseurs des Droits de l’Homme le 2 octobre. Malgré l’évolution de la situation des Droits de l’Homme au Burundi depuis la mise en place du mandat de l’expert, nous restons particulièrement inquiets et souhaitons la poursuite du mandat.
La crise institutionnelle persistante entre le gouvernement et le Parlement et le retard dans la mise en œuvre du cessez-le-feu du 7 septembre 2006 contribuent à l’insécurité dans le pays.

La présence de l’expert indépendant et l’existence de ses rapports sont primordiaux car le Burundi n’est doté d’aucun mécanisme de contrôle et de défense des Droits de l’Homme. Ses rapports importants permettent à la communauté internationale de connaître la situation au Burundi. En outre, son rôle d’alerte et de suivi dans le cadre d’un dialogue avec le Gouvernement est primordial.

Le 4 septembre à Bujumbura, des combats entre factions rivales au sein du Palipehutu-Fnl ont fait 21 morts.
Le 19 août, 14 grenades ont été lancées contre les habitations de 5 responsables politiques. De plus, un discours du Président de la République, M. Pierre Nkurunziza, le 3 août, menaçant certains parlementaires de l’opposition, et la parution dans un journal proche du pouvoir des identités complètes de 40 députés suite a une lettre ouverte de 68 députés demandant au président d’engager des négociations avec l’opposition laissent craindre un durcissement à l’égard de toute voix contestataire.

La FIDH, la ligue ITEKA et l’OMCT demandent au Conseil des droits de l’Homme de :
 renouveler le mandat de l’expert indépendant et lui fournir l’assistance nécessaire à l’accomplissement de son mandat ;
 condamner les violations des Droits de l’Homme ; appelant les autorités burundaises à :
* Mettre en œuvre le cessez-le-feu notamment par la démobilisation, le désarmement et la ré-insertion des combattants ;
* Garantir l’intégrité physique, la liberté d’opinion et d’expression des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des membres des partis politiques et de la population civile ;
* Lutter contre l’impunité des auteurs de crimes les plus graves, tels que exécutions extra-judiciaires, torture, disparitions forcées, en garantissant l’indépendance de la justice ;

Enfin, nous appelons la communauté internationale à renforcer son soutien aux réformes en matière de Droits de l’Homme au Burundi par le déploiement de programmes d’assistance et de coopération techniques.

Merci M. le Président.

Pierre Mbonimpa, lauréat du Prix Martin Ennels 2007.

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