Intervention devant le Comité des experts gouvernementaux

28/09/2004
Communiqué

UNESCO, 20/9/2004

La Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) regroupe 141 associations de défense des droits de l’Homme dans le monde entier sur la base de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Elle se réjouit de l’élaboration à l’initiative de l’UNESCO de ce projet de convention sur la diversité culturelle et souhaite que la démarche associe les représentants de la société civile au niveau justifié par la prise en considération du rôle central que joue celle-ci en la matière.

La diversité culturelle est une dimension essentielle de notre engagement universaliste en tant que défenseurs des droits de l’Homme : l’anthropo-diversité est à nos yeux aussi nécessaire que la bio-diversité à l’avenir de l’humanité.

Face à la contradiction parfois dramatique entre d’une part la standardisation marchande, « globalisatrice », et d’autre part les discours identitaires ou relativistes, la FIDH refuse à la fois la logique du « clash des civilisations » et celle d’une uniformisation destructrice du pluralisme culturel au nom d’un progrès mondial à sens unique.

Certains pourraient être tentés d’opposer protection de la diversité culturelle et défense des droits de l’Homme, soit pour nier ces droits au nom d’une prétendue spécificité culturelle, soit au contraire pour entraver la protection de la diversité culturelle au nom de l’individualisme libéral. Nous ne tomberons pas dans ce piège, nous ne choisirons pas entre liberté individuelle et droits culturels.

La FIDH note de ce point de vue avec satisfaction que la préparation de la convention sur la diversité culturelle s’est clairement située dans le droit fil de la Déclaration universelle des droits de l’Homme relayée par la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de 2002. Mais notre tâche est à présent de passer de la Déclaration à une Convention, de la proclamation de principes à une construction normative. L’effectivité est dès lors essentielle pour la garantie des droits. Rien ne serait pire que la production d’un « droit mou » contrastant avec l’efficacité des normes applicables en d’autres domaines.

La FIDH forme le vœu qu’ensemble nous évitions cet écueil pour prendre au sérieux, d’un même mouvement, la diversité des cultures et les droits de l’Homme.

Jean-Pierre Dubois
Secrétaire général adjoint de la FIDH

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