La pollution de l’eau est connue depuis plusieurs années et présente des risques importants pour la santé des 200 000 personnes vivant dans les 7 municipalités de la zone, tant par sa consommation directe que par son usage pour l’irrigation des terres cultivées. Pourtant, l’Etat grec n’a pas pris toutes les mesures nécessaires pour préserver la santé des populations, en violation de ses obligations au titre de l’article 11 de la Charte sociale européenne.
« En permettant le développement informel et anarchique de la zone industrielle d’Inofyta et en n’exerçant aucun contrôle sur les déchets toxiques déversés depuis des dizaines d’années dans l’Asopos, les autorités grecques ont mis en péril la santé de 200 000 personnes. Il est temps de mettre fin à ce scandale écologique et humain » a déclaré Yannis Ktistakis, représentant de la Ligue hellénique des droits de l’Homme.
En effet, jusqu’au 31 mai 2010, date de la publication de la nouvelle décision ministérielle commune relative à l’Asopos (soit 41 ans après la création de la zone industrielle), les autorités n’avaient fixé aucun cadre normatif concernant le rejet de déchets industriels. Par ailleurs, le gouvernement n’a pas adopté de plan de gestion du bassin hydrographique de l’Asopos comme le prévoit pourtant la directive-cadre européenne sur l’eau (2000/60/CE), et n’a fixé aucun seuil concernant le taux de chrome hexavalent.
En outre, ni le gouvernement, ni les autorités locales n’ont pris de mesures pour informer et sensibiliser les populations aux risques encourus par la consommation de cette eau. En tant que prestataire d’eau potable, la commune d’Inofyta a attendu une décision judiciaire de 2008 pour fournir une eau propre à la consommation. A ce jour, aucune étude épidémiologique n’a été conduite pour évaluer les risques sanitaires.