Pérou : envoi d’une commission devant la CPI, suite aux accusations de crimes contre l’humanité faites par la FIDH et l’Aprodeh

Óscar Calles/FIDH

Le gouvernement de Dina Boluarte a annoncé son intention d’envoyer une haute commission auprès de la Cour pénale internationale (CPI). Cette démarche vise à présenter la position de l’État péruvien concernant la mort de 49 personnes et la tentative d’assassinat d’au moins 155 autres lors des manifestations de 2022 et 2023.

Le 15 octobre 2024. Le gouvernement péruvien est sous pression. Il a répondu, par l’envoi d’une haute commission à la CPI, à la communication faite au parquet de cette même cour le 25 juin 2024, par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l’une de ses organisations membres péruviennes, l’Asociación Pro Derechos Humanos (Aprodeh). Ces organisations ont demandé l’ouverture d’une enquête sur les violences extrêmes subies par les manifestant⋅es au Pérou. Les actes, systématiquement orchestrés par les autorités et exécutés par la police ou l’armée, ont été dénoncés en tant que crimes contre l’humanité au regard du Statut de Rome. Les organisations ont aussi démontré le caractère raciste et ciblé de la répression, qui a particulièrement touché les peuples autochtones, quechua et aymara.

La FIDH et l’Aprodeh soulignent l’absence d’initiatives nationales pour enquêter sur les violences envers les manifestant⋅es au Pérou, créant un climat d’impunité qui nuit à la sécurité des communautés et à l’état de droit. En portant ces violations des droits humains sur la scène internationale, la FIDH ne se contente pas de documenter les abus, mais ouvre également la voie à des enquêtes, susceptibles de déboucher sur des procès et des réparations pour les victimes. La CPI, en tant qu’institution judiciaire mondiale, peut examiner ces affaires et inciter les gouvernements à respecter leurs obligations en matière de droits humains. L’engagement de la FIDH témoigne d’une volonté de lutter contre l’impunité, le racisme d’État envers les peuples autochtones et de soutenir les familles affectées.

La réaction du gouvernement péruvien fait suite à l’impact significatif que cette communication à la CPI a eu dans les médias, tant nationaux qu’internationaux. Cette attention médiatique est cruciale pour sensibiliser le public à la gravité des violations commises au Pérou et exercer une pression sur les autorités afin qu’elles prennent des mesures concrètes. Chaque article, reportage ou débat permet de faire entendre les voix des victimes et rappelle aux gouvernements qu’ils ne doivent pas compter sur l’impunité pour manquer à leur devoir de protéger les droits de toutes et tous.

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