Droits humains, Banques de développement et finances publiques

Les 11 et 12 novembre 2020, l’Agence française de développement (AFD) a organisé Finance en commun, le premier sommet mondial de toutes les banques publiques de développement, qui s’est tenu dans le cadre du Forum de Paris sur la Paix. La FIDH qui s’est engagée activement auprès de l’AFD et des principales parties prenantes impliquées dans le déroulement du sommet, a organisé, en collaboration avec le Center for Human Rigths and Development et le réseau-DESC, deux webinaires en vue de mobiliser des organisations de défense des droits humains. 80 organisations et défenseur·es des droits humains de tous les continents y ont participé.

La FIDH a accompli un travail de plaidoyer considérable afin d’encourager les banques publiques de développement (BPD) à s’engager de manière plus proactive en faveur d’un développement fondé sur les droits humains et à souscrire au principe d’un développement pris en charge par les communautés ainsi qu’au respect des droits des peuples autochtones. Outre les webinaires du sommet, la FIDH s’est engagée dans une série d’initiatives afin de mettre en lumière et de faire connaître les enjeux, y compris une tempête Twitter, une lettre ouverte commune "Public development banks must deliver on the world we want" et de nombreux communiqués de presse, parmi lesquels "It is time public development banks put their money where our future lies", co-rédigé par Éléonore Morel, PDG de la FIDH.

Suite aux recommandations de la FIDH, une déclaration reconnaissant l’importance des droits humains a été signée à l’issue du sommet Finance en commun, qui a réuni plus de 450 banques publiques de développement. Une transition juste, inclusive et basée sur les droits a été définie comme un impératif. Les banques publiques de développement se sont engagées à agir en tant qu’institutions responsables et transparentes, et à développer la coopération internationale, notamment en partageant et en appliquant les normes internationales, celles qui protègent les droits humains, l’environnement, et celles qui assurent la bonne gouvernance. À cet égard, les principes d’un développement pris en charge par les communautés et le respect des droits des populations autochtones ont fait l’objet d’une attention particulière, ainsi que les Principes directeurs des Nations unies sur les entreprises et les droits humains.

Reconnaissant leur rôle unique et leur responsabilité sociétale, visant à réorienter tous les flux financiers vers la durabilité, les banques publiques de développement ont affirmé leur détermination à changer d’approche, notamment en développant des stratégies, des opérations et des partenariats inspirés du cadre d’action des Nations unies « N’oublier personne », qui exige de respecter les droits humains et de veiller à ce que les opérations soient conduites au bénéfice de tous.

Cependant, il reste beaucoup à faire. La déclaration obtenue lors de ce sommet doit tenir ses promesses et servir à obtenir réparation pour les centaines de cas mettant en lumière les nombreuses violations des droits humains engendrées par les activités des banques publiques de développement.

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