1. Contexte et Justification
Qui : La FIDH (Fédération internationale pour les droits humains – www.fidh.org) est une ONG internationale de défense des droits humains. Depuis 1922, elle est engagée dans la défense de tous les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels tels que définis dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme. La transformation des sociétés étant d’abord du ressort des acteurs locaux, ses activités visent à renforcer leur capacité d’action et leur influence. Ainsi, la FIDH fédère 188 associations nationales de défense des droits humains actives dans 116 pays et réparties sur les 5 continents. Le Bureau international (BI), organe politique de la FIDH, est composé de représentant.es d’organisations membres de plus de 20 pays et élu.es par l’ensemble du réseau. Le Secrétariat international (SI), dont le siège est à Paris, est composé d’une équipe d’environ 90 personnes basées en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique Latine. La FIDH s’engage à défendre, protéger et promouvoir les droits humains pour toutes et tous partout dans le monde, en mettant un accent particulier sur l’égalité de genre et l’intégration d’une approche intersectionnelle.
Dans le cadre de sa nouvelle stratégie 2023-2030, a été définie comme priorité transversale la défense des droits des femmes et de l’égalité de genre, comme corollaire de tous les combats en faveur des droits humains, avec un bureau thématique au sein du Secrétariat international spécifiquement dédié à cette thématique sur le plan opérationnel.
Contexte FIDH : Sur le plan organisationnel, les équipes du Secrétariat international (SI) et les représenant.es de la gouvernance de la FIDH (à travers son Bureau International - BI) ont été, ces dernières années sensibilisé.es à l’enjeu d’intégrer une approche genre et intersectionnelle dans leurs pratiques et dans leurs modes d’organisation. Un groupe GED « genre, égalité et diversité » a été créé au sein de la FIDH en 2019. Celui-ci a notamment produit un plan d’action, avec une série de recommandations pour la FIDH, dont la plupart ont été d’ores et déjà prises depuis, telles que le renforcement des pratiques inclusives en matière de ressources humaines, l’adoption de lignes directrices pour une communication non sexiste, la conduite de sensibilisations auprès des équipes aux notions liées au genre et à la déconstruction des préjugés, l’adoption en 2023 d’un Code de conduite avec une rubrique dédiée aux questions d’abus, de harcèlement et de l’exploitation (en complément de la Charte déjà existante en matière d’égalité femmes-hommes), la recherche de la parité au sein de sa gouvernance.
A l’initiative de la gouvernance de la FIDH, de nombreux débats ont eu lieu en 2023 et 2024 à l’occasion de réunions du Bureau international de la FIDH autour des enjeux liés à la décolonisation, afin d’être plus attentif.ves, dans une perspective intersectionnelle, à la façon dont s’articulent les différents facteurs d’oppression et les effets qu’ils produisent.
En 2023, les salarié.es de la FIDH ont tous et toutes été sensibilisés à la question des préjugés et des stéréotypes de genre. En 2024, un séminaire stratégique avec toutes les équipes de la FIDH a permis de sensibiliser aux concepts de genre et d’intersectionnalité et de faire prendre conscience de l’importance de prendre en compte cette approche à titre individuel et organisationnel. En parallèle, les équipes du départements des opérations et des programmes s’assurent d’intégrer dans la mise en place de leurs activité la dimension genre et intersectionnelle, même si les pratiques ne sont pas encore systématiques.
Avec cette prise de conscience, ce déclic et ces avancées en interne, la FIDH est, à ce jour, prête à passer le second stade de l’échelle de l’intégration du genre au sein d’une organisation1, c’est-à-dire poser un diagnostic plus approfondi sur les besoins et les « manquements » qu’il reste à combler que ce soit au niveau de l’organisation de son Secrétariat international (Politiques internes, pratiques, RH, communication, et mise en œuvre de ses activités) et de sa gouvernance au sin du Bureau international.
C’est pourquoi, la FIDH souhaite une consultance pour accompagner l’organisation à réaliser un diagnostic approfondi de son approche actuelle en matière de genre et d’intersectionnalité.
2. Objectifs de la Consultance
Objectif Général
Réaliser un diagnostic approfondi de l’approche genre et intersectionnelle au sein de la FIDH, en vue de formuler des recommandations structurées selon plusieurs axes pour intégrer l’approche genre et intersectionnelle au sein de l’organisation (SI et BI) et proposer un plan d’action concret pour y répondre et améliorer l’intégration de cette approche dans son organisation.
Ce diagnostic vise à permettre à la FIDH d’améliorer et de renforcer ses pratiques associées à l’intégration de cette approche dans son organisation, sa culture et son fonctionnement et ses pratiques.
Objectifs Spécifiques
1. Évaluer l’état actuel des politiques et pratiques de la FIDH en matière de genre et d’intersectionnalité : Comment la FIDH intègre-t-elle ces concepts dans ses politiques internes, ses pratiques RH (politique égalité f/h, grille de salaire…), sa communication et sa gouvernance. Par ailleurs, comment ces concepts sont ils pris en compte dans la mise en œuvre de ses activités avec ses organisations membres ? Quelle est la compréhension réelle de ces concepts au sein du Secrétariat internationales et du Bureau international ? Quelles sont les bonnes pratiques existantes et les manques à combler ?
2. Identifier les axes d’amélioration et d’opportunité pour l’intégration significative, durable, de cette approche dans son organisation et formuler des recommandations pour améliorer les politiques, pratiques et mise en œuvre des activités programmes au sin du SI et BI.
3. Développer un plan d’action concret et réalisable, comprenant des indicateurs de suivi et d’évaluation.
3. Méthodologie
La consultance suivra une approche méthodologique participative et inclusive et pourra comprendre notamment :
1. Revue documentaire : Analyse des documents stratégiques, rapports, politiques et autres matériaux pertinents de la FIDH.
2. Entretiens individuels ou en groupes : Rencontres avec les salarié.es de la FIDH de tous les départements, la gouvernance, pour recueillir des perceptions et des insights.
3. Enquêtes et/ou questionnaires : Collecte de données quantitatives et qualitatives sur la perception et l’impact des approches genre et intersectionnelle.
4. Ateliers de validation avec le Copil et la gouvernance : Sessions participatives pour valider les résultats et recommandations
4. Livrables
Le consultant(e) devra fournir les livrables suivants :
1. Note préliminaire méthodologique de cadrage du périmètre du diagnostic
2. Rapport préliminaire présentant les premiers constats et analyses
3. Rapport final de diagnostic : Document détaillé incluant les résultats et les recommandations
4. Plan d’Action : Propositions concrètes pour l’amélioration de l’approche genre et intersectionnelle, avec indicateurs de performance.
5. Présentation de Synthèse : Présentation PowerPoint résumant les résultats et recommandations pour diffusion interne.
6. Ateliers de Restitution : Organisation et animation de sessions de restitution pour partager les conclusions avec les parties prenantes.
5. Durée
La consultance s’étendra de façon perlée sur une période de 4 mois entre janvier et avril 2025
6. Profil recherché
Le ou la consultant.es devra répondre aux critères suivants :
- Expertise avérée en genre et intersectionnalité, avec une expérience minimale de 5 ans dans le domaine des droits humains ou du développement international.
- Expérience préalable dans la conduite de diagnostics organisationnels, préférablement dans des ONG ou des organisations internationales.
- Compétences analytiques et rédactionnelles solides, avec la capacité de produire des rapports clairs et concis y compris en anglais.
- Excellentes compétences en communication, avec la capacité de mener des entretiens et d’animer des ateliers de manière inclusive et de s’adapter à un public varié
- Maîtrise du français et de l’anglais, à l’oral et à l’écrit, l’espagnol serait un plus (pour la conduite de certains entretiens).
7. Soumission des candidatures et délai
Les candidat.es intéressé.es sont invité.es à soumettre :
- Une proposition technique, décrivant leur compréhension des termes de référence, la méthodologie proposée et le calendrier de travail et des livrables. de 10 pages max.
- Une proposition financière, détaillant les honoraires et autres coûts associés pour une consultance de 30 jours.
- Un ou des CV détaillé.s, mettant en évidence l’expertise et l’expérience pertinentes.
- Deux références professionnelles pouvant attester de l’expertise du.des consultant(e)s.
Les candidatures doivent être envoyées au plus tard le 15 décembre 2024, à l’adresse suivante : recrutement@fidh.org en indiquant obligatoirement la référence « TDRCONSUL24 » dans l’objet du mail. Seules les candidatures complètes seront considérées.
Dans le cadre du respect de la réglementation portant sur les sanctions financières adoptées par les Nations Unies, l’Union européenne et la France à destination des OSC/ONG, la personne retenue pour la mission devra faire l’objet d’un filtrage sur la Liste Unique de Gel des Avoirs.
8. Coordination et Communication
- Le consultant(e) travaillera sous la supervision directe de la directrice générale et d’un comité de pilotage réduit qui seront le point focal pour toutes les questions relatives à cette consultance. Une réunion de démarrage sera organisée pour convenir des modalités de travail et des attentes spécifiques. Différentes réunions seront à prévoir avec le comité de pilotage pour discuter de la note de cadrage, du rapport provisoire, du rapport final et du plan d’action. Un atelier de restitution plus large est également à prévoir.