L’évolution terrifiante du conflit à Gaza a atteint un niveau intolérable. Israël bombarde activement des maisons avec des gens à l’intérieur. Des familles entières ont été enterrées sous les décombres, et les rues sont en ruines. On dénombre des centaines de morts, dont des dizaines au cours des dernières vingt-quatre heures. Beaucoup d’entre eux sont des femmes et des enfants. Le nombre des réfugiés augmente considérablement : des dizaines de milliers de personnes n’ont nulle part où aller, et il n’y a aucune zone de sécurité, la Bande de Gaza assiégée étant bombardée.
Israël considère le moindre lien perçu avec le Hamas comme une justification d’attaquer. Le Hamas considère tout lieu en Israël comme une cible. L’une des parties fait feu sur les civils, la plupart du temps en manquant sa cible, grâce au système d’interception dit du Dôme de fer. L’autre partie fait feu sur des zones fortement peuplées, entraînant des résultats sanglants, à une échelle choquante.
Le Hamas ne prétend pas suivre les lois de la guerre. Israël le prétend, mais tient le Hamas pour responsable de ses propres actions – les morts, les réfugiés, et les habitations détruites. Cependant, les actions illégales de l’une des parties ne peut justifer des actions illégales par l’autre et, en tout état de cause, chaque partie porte l’unique responsabilité des conséquences de ses actes. Israël peut clamer que ses actions à Gaza sont morales et légales, il n’empêche : l’horrible réalité sur le terrain rend impossible de supporter plus longtemps la référence cynique par Israël aux termes juridiques de “proportionalité”, “distinction” et “précaution”. Israël exploite ces termes pour justifier la mort et la destruction qu’il inflige dans la Bande de Gaza. Au regard de tout cela, B’Tselem appelle le gouvernement d’Israël à cesser immédiatement le bombardement de zones, quartiers et résidences habitées dans la bande de Gaza.
(Traduction FIDH)