Iran : Narges Mohammadi, Prix Nobel de la paix

06/10/2023
Déclaration
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Ill. Niklas Elmehed © Nobel Prize Outreach

Paris, 6 octobre 2023. Le prix Nobel 2023 de la paix est décerné à la militante iranienne pour les droits humains Narges Mohammadi, journaliste et porte-parole de l’association Defenders of Human Rights Centre (DHRC), l’une des organisations membres de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) en Iran. C’est la quatrième fois que cette récompense est attribuée à une personnalité ou une organisation affiliée à la FIDH.

« La FIDH se réjouit que le prix Nobel de la paix soit décerné à Narges Mohammadi pour son combat en faveur de la liberté et contre l’autoritarisme, » indique Alice Mogwe, présidente de la FIDH. « Aujourd’hui, nous appelons les autorités iraniennes à garantir en toutes circonstances son intégrité physique et son bien-être psychologique, à abandonner toutes les charges retenues contre elle et à la libérer immédiatement et sans condition, ainsi que tou·tes les autres défenseur·es des droits humains arbitrairement détenu·es dans le pays. »

Avec son autre organisation membre en Iran, la Ligue de défense des droits de l’Homme en Iran (LDDHI), la FIDH a systématiquement documenté et dénoncé la persécution judiciaire et le harcèlement de Narges Mohammadi. La journaliste a été brutalement arrêtée en novembre 2021 alors qu’elle participait à une cérémonie en hommage à une victime tuée lors des manifestations anti-gouvernementales de novembre 2019. Elle a été envoyée à la tristement célèbre prison d’Evin, à Téhéran, où elle a parfois été placée à l’isolement durant la peine de prison de 30 mois à laquelle elle avait été condamnée en mai 2021 pour son activisme en faveur des droits humains. Suite à plusieurs procès expéditifs, Narges Mohammadi purge aujourd’hui une peine totale de 12 ans et 9 mois de prison. Elle avait déjà été détenue arbitrairement entre 2015 et 2020 dans la prison de Zanjan où son état de santé s’était détérioré. Tout au long de ses incarcérations, elle a subi des agressions physiques et sexuelles.

« Hier encore, Narges Mohammadi, parvenait à faire passer depuis sa prison un message de solidarité avec Armita Garawand, une jeune fille de 16 ans, aujourd’hui dans le coma pour avoir refusé de porter le voile, » rappelle Karim Lahidji, président d’honneur de la FIDH et président de la LDDHI. « Sa détermination et son courage nous rappellent à toutes et à tous que nous devons lutter sans relâche pour les droits des femmes en Iran et dans le monde. »

C’est la quatrième fois que le prix Nobel de la paix est attribué à une personnalité liée à la FIDH. Alès Bialatski, ancien vice-président de la FIDH aujourd’hui détenu au Bélarus, ainsi que ses deux organisations membres russe et ukrainienne, Memorial et le Centre pour les libertés civiles (CCL), ont reçu la distinction en 2022. En 2003, l’Iranienne Shirin Ebadi avait également été récompensée, suivie en 2015 par la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH), également membre de la FIDH.

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