Bahreïn : Craignant pour sa vie, la FIDH demande la libération immédiate de son secrétaire général adjoint Nabeel Rajab

24/11/2017
Communiqué
ar en fr

(Paris) L’ambassadeur du Bahreïn en France a reçu aujourd’hui une délégation du Bureau international de la FIDH, qui lui a remis une lettre demandant au gouvernement bahreïni de libérer immédiatement son secrétaire général adjoint : Nabeel Rajab, président du Bahrein Center for Human Rights. Bahreïni, cet emblématique militant des droits humains vient de voir sa peine de prison de deux ans confirmée en appel le 22 novembre 2017. Son crime ? Avoir affirmé que le Bahreïn empêchait les journalistes et militants des droits humains d’entrer dans son pays. Alors que sa santé se dégrade et que d’autres procédures sont en cours contre lui, harcèlement judiciaire et mauvais traitements carcéraux mettent désormais la vie de Nabeel Rajab en danger.

Dans une lettre remise aujourd’hui à Son Excellence Mohammed Abdulghaffar Abdullah, ambassadeur du Bahreïn en France, la FIDH demande au gouvernement bahreïni de cesser le harcèlement judiciaire de Nabeel Rajab et de le libérer immédiatement, craignant pour sa vie.

Dans des tweets, interviews et tribunes publiées dans Le Monde ou le New York Times, Nabeel Rajab a rendu compte de l’absence de liberté d’expression au Bahreïn, où les militants des droits de l’Homme sont régulièrement persécutés, interdits de voyager, emprisonnés. Ayant passé 4 de ces 6 dernières années en prison, Nabeel Rajab vient de se voir confirmer une nouvelle peine de deux ans de prison au terme d’un procès inéquitable pour avoir osé… donner des interviews à des journalistes.

Pour avoir usé de sa liberté de parole, Nabeel reste poursuivi dans d’autres affaires judiciaires, risquant notamment quinze ans de prison pour avoir évoqué, dans des tweets, les mauvais traitements infligés dans la prison de JAW et les bombardements de la coalition saoudienne au Yémen.

Aujourd’hui, le Bahreïn est soumis à un black-out de fait, empêchant ses militants des droits humains de s’exprimer ou voyager, et interdisant aux journalistes et défenseurs des droits humains d’y enquêter. Au mois d’octobre encore, une délégation de la FIDH qui souhaitait enquêter sur la situation de Nabeel Rajab et des autres défenseurs des droits humains emprisonnés n’a pu entrer dans le pays, faute d’obtenir le visa demandé.

Pendant ce temps, la santé de Nabeel n’a cessé de se dégrader. Suite à sa dernière hospitalisation, son retour en prison a été ponctué de nouvelles persécutions et de conditions de détention dangereuses, humiliantes et dégradantes. Frappé à son arrivée, réveillé et fouillé au milieu de la nuit, ses vêtements et ses affaires de toilettes ont été confisqués, sa tête rasée. Aujourd’hui la vie de Nabeel Rajab est en danger.

« Par un harcèlement judiciaire et carcéral poussé à ses extrêmes, les autorités bahreïnies cherchent à écraser et réduire au silence le militant des droits de l’Homme le plus connu du pays. Ce n’est plus seulement sa santé, mais sa vie qui est désormais en danger, pour un homme dont le seul tort est d’avoir proclamé son attachement à la liberté d’opinion et d’expression »

Dimitris Christopoulos, président de la FIDH

C’est pourquoi la FIDH demande aujourd’hui la libération immédiate de Nabeel Rajab, et la fin du harcèlement judiciaire dont il est l’objet.

Lire la suite