Algérie : réactions suite à la visite de la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseur·es des droits humains

06/12/2023
Déclaration
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Great11 via Wiki commons

Alors que vient de s’achever la visite officielle en Algérie de la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseur·es des droits humains, Mme Mary Lawlor, 11 organisations, dont la FIDH et l’OMCT dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, appellent le gouvernement algérien à libérer les militant·es emprisonné·es, à abroger les lois liberticides et à protéger les organisations de la société civile en danger.

6 décembre 2023. Du 26 novembre au 5 décembre 2023, Mme Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, a pu se rendre en visite officielle en Algérie.

11 ONG de défense des droits humains ont exprimé le souhait que cette visite soit une opportunité pour libérer les militant·es emprisonné·es et que des réformes voient le jour.

Suite au compte-rendu public de cette visite, les ONG soutiennent les principales mesures recommandées par la Rapporteuse Spéciale.

 Le gouvernement algérien doit considérer les défenseur·es des droits humains comme des allié·es et des opportunités au sein de la société, non comme des menaces. Les signataires appellent à l’abrogation de toutes les lois et dispositions législatives liberticides relatives aux droits à la liberté d’association, et de réunion pacifique, et l’adoption, sur la base d’une large consultation avec la société algérienne, d’un cadre réglementaire conforme aux standards internationaux notamment le respect des droits humains en Algérie.
 De nombreuses organisations de la société civile sont en danger de disparition. C’est déjà le cas de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) et du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ). Les organisations de la société civile doivent avoir de la liberté afin de jouer adéquatement leur rôle.
 Plusieurs articles de loi doivent également être réformés en conformité avec les normes internationales. C’est le cas des articles 79 et 87 bis du Code pénal, relatifs à l’atteinte à l’intégrité du territoire national et à la lutte contre le terrorisme qui sont abusivement employés pour emprisonner des militant·es. Il en va de même de l’Interdiction de sortie du territoire national (ISTN) qui est aujourd’hui utilisée de manière punitive pour restreindre les déplacements des défenseur·es des droits humains en Algérie.

Les signataires appellent enfin le gouvernement algérien à libérer tou·tes les prisonnier·es d’opinion et défenseur·es des droits humains actuellement en prison.

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