Libérer les anciens étudiants détenus arbitrairement depuis 17 ans

26/10/2016
Communiqué
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(Paris, Genève) Le gouvernement lao doit libérer immédiatement et sans condition les deux anciens leaders étudiants militant en faveur de la démocratie qui sont détenus arbitrairement depuis 17 ans et révéler le sort des deux autres leaders, ont déclaré aujourd’hui L’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (un programme conjoint de la FIDH et de l’OMCT) et le Mouvement Lao pour les Droits de l’Homme (MLDH).

M. Thongpaseuth Keuakoun et M. Sengaloun Phengphanh, deux anciens leaders étudiants, membres du Mouvement des Etudiants Lao pour la Démocratie (MELD), seraient détenus dans la prison de Samkhe, situé dans la périphérie est de Vientiane. Thongpaseuth et Sengaloun ont été arrêtés à Vientiane le 26 octobre 1999, avec leurs camarades membres du MELD, M. Bouavanh Chanhmanivong, M. Khamphouvieng Sisa-at, et M. Keochay, pour avoir planifié des manifestations pacifiques appelant à la démocratie, la justice sociale et le respect des droits de l’Homme. Ces cinq personnes ont été condamnées à 20 ans de prison pour « avoir généré des émeutes sociales et mis en danger la sécurité nationale ».

« La détention prolongée, arbitraire et au secret de Thongpaseuth et Sengaloun dans des conditions inhumaines constitue une grave violation des lois internationales en vigueur. Le fait que ces deux anciens étudiants comptent parmi les prisonniers politiques qui ont été détenus le plus longtemps en Asie du Sud Est témoigne de la une répression sévère et de longue date à Vientiane vis-à-vis de tout dissident. »

Dimitris Christopoulos, Président de la FIDH

Khamphouvieng Sisa-at est mort à la prison de Samkhe en septembre 2001 à la suite de privation de nourriture, d’expositions prolongées à la chaleur et l’absence de soins médicaux. En 2006, le gouvernement a déclaré que Keochay avait été libéré en 2002, après avoir purgé sa peine et « confié à des tuteurs chargés de l’éduquer pour qu’il devienne un bon citoyen ». Cependant la famille de Keochay n’a jamais été informée de sa prétendue libération et son sort demeure toujours inconnu à ce jour. Les déclarations du gouvernement sur la libération de Keochay et le mort de Khamphouvieng en détention contredisent les précédentes déclarations de Vientiane selon lesquelles seuls deux membres du MELD - Thongpaseuth et Sengaloun – auraient été arrêtés le 26 octobre 1999. A ce jour, le sort du cinquième leader étudiant, Bouavanh reste toujours inconnu.

« Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition Thongpaseuth and Sengaloun et leur verser des indemnités pour leur détention injustifiée. Le gouvernement Lao doit mener une enquête effective, impartiale et transparente pour déterminer les circonstances de la mort de Khamphouvieng Sisa-at dans la prison de Samkhe, et révéler le sort de Bouavanh et Keochay. »

Gerald Staberock, Secrétaire Général de l'OMCT

Par ailleurs, l’Observatoire et le MLDH appellent les autorités Lao à donner des informations sur le sort de neuf autres activistes, deux femmes, Mme Kingkeo et. Somchit et sept hommes, Ms. Soubinh, Souane, Sinpasong, Khamsone, Nou, Somkhit, et Sourigna qui ont été emprisonnés en Novembre 2009 pour avoir participer à des manifestations en faveur de la démocratie. Leurs détentions, suivies du déni de la reconnaissance de la privation de liberté par le gouvernement, constituent des cas de disparitions forcées selon l’Article 2 de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (ICPPED). Malgré avoir signé l’ICPPED en septembre 2008, le Laos n’a toujours pas ratifié la Convention.

L’Observatoire et le MLDH réitère leur appel pour que le gouvernement Lao procède à un examen approfondi et impartial sur tous les cas de disparitions forcées dans le pays et condamne les responsables.

L’Observatoire et le MLDH appellent également le gouvernement Lao à accélérer leur enquête sur la disparition forcée du leader proéminent de la société civile Sombath Somphone, qui a été vu pour la dernière fois à un poste de police dans une rue animée de Vientiane le soir du 15 décembre 2012.

<quote|texte= « La communauté internationale doit condamner sans équivoque la répression continue du gouvernement visa vis de la société civile, et exhorter les autorités à libérer immédiatement tous les activistes et les défenseurs de droits de l’homme détenus, et demander tous les cas dans le pays de disparitions forcées fassent l’objet d’enquêtes sérieuses et soit résolues », a souligné la Présidente du MLDH, Mme Vanida Thephsouvanh.

Contact Presse
FIDH : M. Andrea Giorgetta (Anglais) - Tel : +66886117722 (Bangkok)
FIDH : M. Arthur Manet (Français, Anglais, Espagnol)) - Tel : +33672284294 (Paris)
OMCT : Mme. Delphine Reculeau : +41228094939 (Genève)
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