Vives tensions en RDC : la MONUSCO doit agir avant d’avoir à réagir

08/12/2011
Communiqué
RDC
en fr

Alors que le résultat de l’élection présidentielle pourrait être prononcé ce jour par la Commission électorale nationale indépendante, nos organisations appellent la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation de la paix en République démocratique du Congo (MONUSCO) à pleinement remplir son mandat pour protéger la population civile et prévenir toute violation grave des droits de l’Homme.

Les violences entre partisans des partis politiques et entre ceux des partis d’opposition et les forces de sécurité ont perduré ces derniers jours à Kinshasa et dans d’autres villes exacerbant le climat de tension que connaît le pays depuis le début de la campagne présidentielle. Au regard des importantes irrégularités qui ont entaché le processus électoral, il est probable que cette tension ne faiblisse pas à l’annonce des résultats.

Aussi, dans un souci de prévention, nos organisations appellent la MONUSCO à agir conformément à son mandat – tel qu’établi dans la résolution 1991 (2011) adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, pour protéger la population civile, y compris les défenseurs des droits de l’Homme en danger.

Nos organisations demandent à la MONUSCO :

 de constater et de dénoncer les violations des droits de l’Homme dans le contexte des élections ;
 d’encourager et aider les autorités concernées à traduire rapidement en justice les auteurs et responsables de graves violations des droits humains commises à l’occasion de la période électorale en respectant les normes en matière de procès équitable ;
 de mener des patrouilles mixtes avec la police nationale congolaise et les forces armées de la RDC, particulièrement sur les lieux de rassemblement public, pour éviter tout débordement de violence et la répression illégale des forces congolaises de sécurité : d’aider les autorités congolaises concernées dans l’encadrement des manifestations publiques dans le respect des normes en la matière ;
 de sécuriser les places et édifices publics à haut risque, ainsi que les résidences des hautes personnalités politiques ;
 d’appeler le gouvernement congolais à interdire et bannir dans les médias officiels les appels et incitations à la haine, à la violence, les campagnes de dénigrement et de diffamation contre les candidats à la présidentielle, des journalistes, organisations de la société civile et défenseurs des droits de l’HommePour plus d'informations voir ... ;
 de mettre en place des mécanismes d’alerte, de protection et d’exfiltration des défenseurs des droits humains et journalistes indépendants à travers les numéros de téléphones sécurisés, vers des endroits sous surveillance et protection des Nations unies et de quelques ambassades ;
 d’agir en acteur de facilitation de la paix en organisant des rencontres avec les représentants des partis politiques et membres de la société civile en vue de l’apaisement des tensions.

« La MONUSCO a un rôle essentiel à jouer dans l’apaisement des tensions autour de l’élection présidentielle. Son action doit être impartiale, immédiate et efficace au risque de devoir réagir tardivement à une flambée de violence », a déclaré Dismas Kitenge, Vice-Président de la FIDH et président du Groupe Lotus.

Lire la suite