Brésil : après un nouvel effondrement de barrage aux conséquences mortelles, des organisations réclament la radiation de Vale du Pacte mondial des Nations Unies

Un groupement international d’organisations de la société civile a présenté ce jour une demande visant à exclure Vale, l’entreprise minière brésilienne, du Pacte Mondial des Nations unies, le réseau le plus vaste au monde en matière de responsabilité sociale.

Face à l’effondrement d’un autre barrage contenant des résidus de fer, cette fois à Brumadinho (État du Minas Gerais) qui a à ce jour fait 165 morts, causé 160 disparitions et laissé 138 personnes sans abri, les organisations signalent que Vale a enfreint les principes du Pacte mondial sur les droits humains, les normes du travail et de l’environnement, en refusant d’effectuer une estimation précise des risques, de prendre les mesures qui s’imposaient en matière de prévention et réduction des risques, et en n’adoptant pas les mesures visant à éviter une répétition des événements après l’effondrement du barrage de Mariana en 2015.

« Le désastre de Brumadinho démontre que Vale agit essentiellement en favorisant les gains financiers au détriment de la sécurité ». Les institutions affirment qu’il «  a fallu que se produise un autre effondrement aux conséquences mortelles, causant d’immenses souffrances humaines et la destruction de l’environnement, pour que Vale annonce sa décision à long terme de fermer les "barrages en amont" à haut risque, qui ont été construits à l’aide d’une technologie obsolète et dont la sécurité est déficiente. »

Selon elles, Vale a déployé de grands recours politiques et financiers pour échapper à sa responsabilité légale lors de la première catastrophe. En outre, elles indiquent que la société a adopté un discours engagé aux niveaux les plus élevés de responsabilité sociale de l’entreprise, mais n’a en rien revu son business model, ses méthodes et sa politique pour éviter d’autres catastrophes.

Selon les institutions, « une telle façon de mener ses activités entre en conflit avec les principes et l’esprit du Pacte mondial. Vale doit faire face aux conséquences de son incapacité à éviter qu’une catastrophe aussi révoltante se reproduise trois ans seulement après l’explosion du barrage de Mariana. »
Dans le document produit, les institutions demandent que Vale soit radiée du Pacte mondial et que l’entreprise présente des rapports réguliers sur les mesures adoptées pour réparer les dégâts environnementaux causés par l’explosion du barrage de Brumadinho, et du barrage de Mariana (ayant eu lieu en 2015).

Elles en appellent aussi au Conseil d’administration du Pacte mondial des Nations unies pour que ce dernier exige de Vale que la compagnie fasse preuve de volonté pour changer de culture d’entreprise, de politique et de méthodes, à travers des actions concertées qui en feraient une entreprise ayant réellement à cœur de respecter les droits humains et environnementaux.

À propos du Pacte mondial de l’ONU

Créé en 2000 à l’initiative de Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations unies, le Pacte mondial a pour objectif d’encourager le monde de l’entreprise, toutes nationalités confondues, à adopter des pratiques professionnelles guidées par les principes des droits humains, les normes du travail et de l’environnement, ainsi que la lutte contre la corruption. Plus de 3 000 signataires travaillant dans plus de 160 pays ont ratifié le Pacte mondial. Ces entreprises s’engagent à respecter 10 principes et à fournir des informations concernant leurs activités grâce à des rapports réguliers.

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